Effort ■ Le gouvernement malien et la communauté internationale intensifiaient les pressions sur la rébellion à dominante touareg du nord du pays pour signer un accord de paix afin d'isoler définitivement les jihadistes. Le chef de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) Mongi Hamdi a exhorté «les rebelles du nord du Mali à signer l'accord d'Alger», soulignant qu'«ils n'ont pas d'autre choix». «Il n'y a pas d'autre choix, d'autre option que de s'inscrire dans la logique de paix, dans la logique de cet accord», a déclaré le chef de la Minusma, dans des propos diffusés hier par la télévision publique nigérienne. «Nous pensons, comme le Président l'a dit, que l'accord, même s'il n'est pas parfait, présente une base solide sur laquelle les Maliens et les Maliennes pourront éventuellement bâtir une paix durable», a estimé M. Hamdi. Le gouvernement malien a appelé, hier, «les rebelles du nord du Mali à parapher l'accord de paix», conclu à Alger, pour se démarquer des dernières attaques meurtrières dans le pays. «Il est évident que chaque fois que les négociations rentrent dans une phase cruciale, en général, les ennemis de la paix, quels que soient les coins où ils sont tapis, sortent pour travailler à saboter l'accord», a déclaré lors d'une conférence de presse, le ministre malien de la Communication Choguel Maïga, qui est également porte-parole du gouvernement. Les négociations de paix sur le Mali engagées en juillet à Alger se sont soldées par un accord, paraphé par le gouvernement malien, mais non par les groupes rebelles du nord qui ont réclamé un «délai raisonnable» pour consulter leur base. Les violences qui ont ensanglanté le Mali, récemment, sont une «attaque claire contre la paix», selon le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop, qui dénonce une alliance «objective» entre des «groupes terroristes» et de «narco-trafiquants» pour faire dérailler le processus entre Bamako et les rebelles du nord. «La paix menace beaucoup de gens et d'intérêts», a souligné M. Diop dans un entretien accordé, hier, à des agences de presse, précisant que «toutes les pistes étaient examinées» concernant l'attentat meurtrier qui a frappé Bamako, samedi dernier, tuant trois Maliens, un Français et un Belge. Cet attentat, dans la capitale malienne, a été revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune. Le lendemain, une attaque contre une base de la Minusma, la force de maintien de la paix de l'ONU au Mali, à Kidal, dans le nord du pays, a fait trois morts, un soldat tchadien et deux enfants. «Pour nous, les motivations sont claires : au-delà de prétextes avancés ici et là par des groupes terroristes, c'est une attaque claire contre la paix au moment où le pays vient de parapher un accord à Alger, le 1er mars», a insisté M. Diop, en évoquant «le moment choisi» et «les cibles» touchées, un restaurant-bar fréquenté par les expatriés et une base de l'ONU utilisée également par la force française Barkhane de lutte antiterroriste. «Certains veulent faire fuir les amis du Mali, les partenaires qui sont là pour stabiliser le pays», a poursuivi M. Diop, en dénonçant les «intérêts objectifs des ennemis de la paix» qui veulent, selon lui, empêcher le retour de l'autorité de l'Etat sur tout le territoire.