Chotts, sebkhas, lacs et marais (eau douce, saumâtre ou salée), oueds, oasis et barrages. Avec ses 1 451 zones humides, dont 762 sont naturelles, qui s'étendent sur près de 3 millions d'hectares, l'Algérie a fort à faire pour préserver et protéger ce type d'habitats naturels. D'autant qu'aujourd'hui, avec les nouvelles connaissances, le nombre de zones humides dépasse le millier si l'on inclut grottes, dayas et zones côtières. Un patrimoine d'autant plus fragile qu'il est en proie aux rapaces du foncier, qui n'envisagent leurs actions qu'en termes de dinars générés. Chaque année, le 2 février est une journée particulière pour le patrimoine forestier de notre pays. En Algérie, comme dans plusieurs pays du monde, les zones humides sont à l'honneur...Une occasion de faire connaître cet écosystème exceptionnel et son rôle important dans les processus vitaux de certaines espèces animales et florales. En Algérie, les zones humides regroupent une grande variété d'habitats naturels : chotts, sebkhas, lacs et marais (eau douce, saumâtre ou salée), oueds, oasis et barrages. Le dernier recensement a dénombré 1 451 zones humides en Algérie, dont 762 sont naturelles. Aujourd'hui, avec les nouvelles connaissances, le nombre de zones humides dépasse le millier si l'on inclut oueds, grottes, oasis, dayas et zones côtières. Elles occupent des superficies plus ou moins importantes. Ces zones sont fortement productrices par la présence de tous les maillons de la chaîne alimentaire et hébergent, entre autres, une avifaune aquatique remarquable qui utilise ces sites comme stations de repos, de reproduction et d'hivernage. Il existe, chez nous, environ trente espèces de poissons d'eau douce, 784 espèces végétales aquatiques connues. Fragiles, les zones humides, siège d'une biodiversité sans pareille, groupées sur de petites étendues, n'échappent pas à une dynamique de forte destruction, qui remet en cause l'existence d'un nombre élevé d'espèces floristiques et faunistiques. L'impact le plus important est celui de la disparition de certaines plantes rares ou rarissimes. Tout comme les forêts tropicales, les zones humides sont détruites à un rythme sans précédent. Privées parfois de leur eau par des pompages excessifs ou par la construction irréfléchie de barrages, elles sont même complètement drainées au profit de l'agriculture. Et ce, sans parler des rapaces du foncier, qui ont juré de bétonner tout le pays. L'Algérie, en tant que partie contractante à la Convention de Ramsar depuis 1982 sur les zones humides, veut continuer à participer à l'enrichissement de la nomenclature de cette dernière. Pour l'heure, 50 zones sont classées et une dizaine d'autres sont en voie de l'être. Du fait de la sensibilité du sujet, le ministère de l'Agriculture, en collaboration avec 17 autres départements ministériels, travaille sur la préparation d'une stratégie multisectorielle pour la préservation des écosystèmes qui doit être prête en mai prochain, avec l'objectif de mettre en place les mécanismes d'intervention. Outre les pouvoirs publics, ce sont les acteurs de la société civile qui sont appelés à contribuer à consolider cette action.