La direction de la culture de Tizi Ouzou et l'association culturelle Tizizwit de Taguemount Azouz, dans la localité de Beni Douala, commémorent, aujourd'hui et demain, le 7e anniversaire de la disparition de l'écrivain d'expression amazigh, un pionnier de la littérature kabyle, Rachid Alliche, survenue le 18 mars 2008. Les activités de cette journée commémorative, qui se déroulent aujourd'hui à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, sont une occasion de revisiter le parcours de cet homme, précurseur dans l'écriture de la littérature amazigh. Cet instant commémoratif est marqué par un recueillement sur la tombe du défunt dans son village natal Taguemount Azouz. Il est aussi marqué par une exposition d'archives, livres et coupures de presse au niveau du hall d'exposition de la maison de la culture et d'une projection vidéo sur son parcours dans le combat pour l'identité amazighe. Une représentation d'une pièce théâtrale, Huska, produite par l'association culturelle Igawawen, ainsi qu'un récital de la chorale Tizizwit, intitulée Dda Rachid, suivie d'interventions des enfants de la crèche Thiziri de Tizi Ouzou sur la vie de Rachid Alliche, figurent au programme. A cela s'ajoutent un récital poétique et une conférence débat animés par Rachid Oulebsir sur Rachid Alliche et une vente dédicace du roman de Rachid Oulebsir, Algérie : le printemps reporté. Rachid Alliche est connu par le grand public à travers son émission sur la grammaire berbère sur les ondes de la radio Chaîne II, au cours des années 1990. Il est né le 17 avril 1953 à Taguemount Azzouz dans la localité d'Aït Mahmoud, relevant de la daïra de Béni Doula. Diplômé en physique-chimie de l'université d'Alger et de Lyon, il maîtrisait parfaitement les langues kabyle, française et allemande, mais a préféré défendre sa langue maternelle. Il a suivi des études universitaires à Alger dans les années 70 et collaborait avec Mouloud Mammeri, dont il avait suivi les cours de tamazight à la fac centrale d'Alger. Il a publié Asfel en 1981 et Faffa en 1986. Asfel, son premier roman, traduit le passage à une culture de l'écrit et apporte un nouveau souffle au niveau de la forme notamment. Son apport à la littérature écrite kabyle moderne est fort significatif. Ce premier romancier kabyle, décédé à l'âge de 55 ans des suites d'une longue maladie était surtout apprécié pour sa modestie.