Combats ■ Les forces de sécurité yéménites et des groupes armés comprenant des activistes liés à Al-Qaïda et des séparatistes sudistes se sont affrontés hier dans le sud du Yémen. Bilan : 29 morts. Des échanges de tirs intenses ont éclaté lorsque des hommes armés ont attaqué des locaux de la police à Lahj, au nord d'Aden, principale ville du Yémen du sud. Selon le responsable, 29 personnes, dont 27 membres des forces de sécurité, ont été tuées. Des éléments d'Ansar al-Sharia, groupe extrémiste sunnite affilié à Al-Qaïda, ont participé aux combats, ainsi que d'autres «hors-la-loi» armés, a-t-il indiqué, semblant faire référence à des séparatistes sudistes. Un peu plus tôt, une autre source au sein des services de sécurité avait indiqué que cinq personnes, dont deux policiers, avaient été tuées dans ces heurts. Al-Qaïda est active dans le sud du Yémen, où des activistes militent par ailleurs, pour l'autonomie ou la sécession de cette région, qui était un état indépendant jusqu'en 1990. Au moins 142 personnes ont été tuées hier, à Sanaa dans les premières attaques revendiquées au Yémen par l'organisation état islamique (EI), qui a frappé des mosquées fréquentées par des chiites, dont des miliciens Houthis. Visant les miliciens chiites, dits Houthis, qui ont pris le pouvoir dans la capitale Sanaa fin janvier, cet attentat est l'un des plus sanglants perpétrés ces dernières années dans le pays. Plus de 351 personnes ont été blessées, a indiqué un responsable du ministère de la Santé. Des corps carbonisés et des mares de sang étaient visibles sur les lieux. Pendant la prière hebdomadaire de midi, deux kamikazes se sont fait exploser successivement à la mosquée Badr, dans le sud de Sanaa. Un autre attentat suicide a visé une mosquée du nord de la capitale quasiment au même moment. Parmi les morts figure l'imam de la mosquée Badr et important responsable religieux de la milice, Al-Mourtada ben Zayd al-Muhatwari. Une troisième attaque a eu lieu à Saada, bastion des Houthis dans le Nord du pays, où un kamikaze s'est fait exploser devant une mosquée mais sans faire de victime, les forces de sécurité l'ayant empêché d'y pénétrer. Dans le communiqué et l'enregistrement mis en ligne par l'EI, un groupe se présentant comme la «province de Sanaa» du groupe jihadiste assure que ces attaques ne sont que «la partie émergée de l'iceberg» et que d'autres suivront contre les Houthis. Depuis l'insurrection populaire de 2011 née dans le sillage du Printemps arabe et qui a poussé au départ le président Ali Abdallah Saleh, le pouvoir central a été marginalisé par les Houthis et Aqpa. Les Houthis, soupçonnés d'avoir le soutien de l'Iran, ont déferlé en septembre 2014 sur Sanaa, puis étendu leur influence vers l'Ouest et le Centre du pays. Ils ont achevé de s'emparer de la capitale avec la prise le 20 janvier du palais présidentiel et annoncé le 6 février la dissolution du Parlement. Mais leurs tentatives d'étendre leur contrôle sur le reste du pays buttent sur la résistance d'Aqpa, de tribus sunnites et des populations du Sud du pays. M. Hadi, le président internationalement reconnu et réfugié à Aden, la capitale du Sud, a été évacué avant-hier, vers un «lieu sûr» après des combats meurtriers entre ses forces et celles d'un général rebelle allié aux Houthis, Abdel Hafez al-Sakkaf.