Choc ■ Le monde entier aura les yeux braqués vers le Camp Nou ce soir à 21 heures. Le FC Barcelone, leader avec un point d'avance, et le Real Madrid, son dauphin, disputent une véritable finale pour le titre de champion d'Espagne. Petit comparatif des forces en présence pour tenter de déterminer le favori. Les défenses ; c'est l'une des grandes innovations apportées par Luis Enrique depuis son arrivée sur le banc catalan l'été dernier : au royaume du jeu offensif, le technicien n'a pas eu peur de consolider sa défense. Les résultats lui donnent raison : avec 16 buts concédés en 27 journées et 14 clean sheets, l'arrière-garde Blaugrana n'a aucun équivalent dans le championnat espagnol. La greffe de Claudio Bravo dans les buts a pris très rapidement. Si l'on se fie au revers concédé il y a dix jours face à Schalke 04 (3-4) en Champion's League, mieux vaut pour le Real déclarer forfait tout de suite. Mais tentons de voir le bon côté des choses : Sergio Ramos a fait son retour comme titulaire contre Levante le week-end passé, permettant à son équipe de conserver son invincibilité (2-0). Le numéro 4 devrait solidifier une ligne arrière sur qui Casillas ne veille plus avec la même sérénité. Au milieu : même s'il fait moins rêver les supporters que Lionel Messi, Neymar ou Andres Iniesta, le milieu de terrain espagnol Sergio Busquets reste un élément essentiel de l'entrejeu Blaugrana. Hélas, une blessure le privera du Clasico. Un coup dur pour son entraîneur Luis Enrique, même si Javier Mascherano est capable de monter d'un cran et Jérémy Mathieu de s'intégrer à la défense centrale. Ivan Rakitic, lui, brille depuis le début de l'année. Alors que son homologue barcelonais doit composer avec le forfait de Busquets, l'entraîneur Merengue Carlo Ancelotti vient quant à lui d'enregistrer le retour de Luka Modric. Il n'a fallu que quelques minutes à l'international croate lors de son entrée en jeu contre Schalke pour rappeler à quel point sa justesse, sa technique et vision de jeu étaient nécessaires à son équipe. Avec lui, le Real paraît un rien plus complet dans l'entrejeu. En attaque : n'importe quel joueur au monde se satisferait d'avoir inscrit 8 buts lors de ses douze dernières apparitions. Mais lorsqu'on s'appelle Cristiano Ronaldo, ce chiffre traduit un certain mal-être. Nerveux, moins efficace qu'en 2014, l'international portugais doit profiter de ce Clasico pour remettre les points sur les i. Bonne nouvelle toutefois pour le Real Madrid, Gareth Bale s'est remis en confiance en inscrivant un doublé la semaine dernière contre Levante. Quand Lionel Messi va, tout va pour le Barça. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'international argentin se porte comme un charme. Son total de buts en 2015 dépasse celui de la BBC (20 contre 19) ! Mais le quadruple Ballon d'or ne joue-t-il pas le rôle de cache-misère ? Si Luis Suarez s'est remis en confiance avec son doublé contre Manchester City, Neymar, lui, marque le pas (aucun but lors de ses cinq derniers matches). La forme Les Blaugrana sourient, les Merengues grimacent S'il n'y avait cette défaite inattendue face à Malaga (0-1) le 21 février dernier lors de la 24e journée de Liga, les hommes de Luis Enrique resteraient sur 18 succès d'affilée toutes compétitions confondues. La thèse de l'accident est donc retenue pour expliquer ce faux-pas qui ne peut masquer à lui seul l'excellente forme des Catalans depuis la mi-janvier. Redevenu leader le weekend passé, le Barça attaque ce Clasico en pleine confiance. Le constat est évidemment moins glorieux du côté madrilène. L'euphorie automnale (22 succès consécutifs toutes compétitions confondues) a laissé place aux doutes après trois matches sans victoire (1-1 face à Villarreal, défaite 1-0 sur la pelouse de l'Athletic Bilbao, nouveau revers contre Schalke 04 3-4 en Ligue des Champions). Critiqués pour avoir dilapidé leur avance au classement, Ancelotti et ses hommes n'ont plus droit à l'erreur. La manita Luis Enrique brise un rêve des fans catalans La différence entre le FC Barcelone et le Real Madrid semble si importante, en ce moment, que certains supporters rêvent d'un carton. Et même, d'une manita, autrement dit les filets d'Iker Casillas qui tremblent à cinq reprises. Sauf que Luis Enrique, devant la presse a préféré largement calmer le jeu pour éviter toute euphorie... «Je n'ai pas entendu un commentaire de ce type dans le vestiaire et ce n'est pas le message que je fais passer. Les joueurs ne sont pas stupides. La confiance, c'est bien, mais nous ne nous mettons pas dans la tête que ce sera facile ou que c'est déjà fait. Nous allons souffrir, c'est certain. Espérons que l'euphorie nous aidera à bien jouer dans les moments délicats». Le duel Rakitic - Modric, La Croate Touch' Si le clasico va être le théâtre d'un duel entre B-B-C ou M-S-N, deux autres joueurs qui se connaissent bien vont eux aussi s'affronter lors de cet affrontement au sommet. Il s'agit de Luka Modric et d'Ivan Rakitic. Arrivé en 2012 en provenance de Tottenham pour la somme de 35 millions d'euros, Luka Modric s'est imposé comme le véritable taulier du Real Madrid. Son retour est une réelle bouffée d'oxygène pour un Real à la peine ces dernières semaines. Cependant Luka Modric va devoir faire face à son ami et coéquipier en sélection : Ivan Rakitic. Ex-joueur et capitaine du FC Séville avec qui il a été élu MVP de la finale de l'Europa League la saison précédente, Ivan Rakitic a déposé ses valises du côté du FC Barcelone lors du dernier mercato estival. S'il n'a pas été titulaire lors du premier clasico où le Barça avait été défait par son rival (3-1), Rakitic le sera vraisemblablement ce soir. Lequel des deux génies croates guidera-t-il son équipe vers la victoire dimanche lors du clasico ? La sérénité Ancelotti avec le Clasico Avant le choc de dimanche entre Barcelone et le Real Madrid, Carlo Ancelotti s'est montré serein en conférence de presse. «Etre favori ou non ne dépend pas du niveau de forme. Ils sont sur une meilleure dynamique que nous. Mais c'est un match difficile pour les deux équipes. Nous avons beaucoup de confiance. C'est une grande opportunité pour nous. Ils ont été leaders pendant deux semaines et si nous gagnons, nous pouvons reprendre la tête», a-t-il lancé. «C'est un match spécial pour tout le monde. Pas seulement parce que nous sommes contre une grande équipe. Il y a une atmosphère différente pour ces matchs. Mais c'est normal, nous sommes détendus, nous allons jouer le match du mieux que l'on peut », rajoute-t-il. «Ronaldo est en bonne forme. Il s'est très bien entraîné cette semaine. Il est à son apogée. Mais tous les joueurs le sont. Il n'y aura pas de manque de concentration demain», a-t-il confié sur l'état de forme de son groupe. Et d'ajouter non sans humour, «Je suis motivé parce que j'aime mon travail et parce que je suis l'entraîneur de la plus grande équipe au monde. Je suis honoré de faire partie de ces matchs. Cela me rend heureux. Dans une carrière, vous n'avez pas beaucoup d'occasions comme celle-ci. Et je n'ai pas à payer un billet pour assister à un grand match comme celui-ci». La comparaison M-S-N, serait plus cher que B-B-C Le Clasico n'est pas uniquement les performances sur le terrain. A titre d'exemple, le Barça dispose d'un trio offensif redoutable avec Lionel Messi, Luis Suarez et Neymar. Mais, le club de la capitale n'est pas en reste avec Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Gareth Bale. Mais quelle attaque est la plus chère ? Selon Transfermarkt, site allemand spécialisé dans le marché des transferts, c'est bien le FC Barcelone qui devance le Real Madrid de seulement 10 millions d'euros, comme le rapporte Sport. Lionel Messi est estimé à 120 millions, Luis Suarez à 60 et Neymar à 80. Ainsi le trio catalan vaudrait 260 millions d'euros. Cristiano Ronaldo est quant à lui estimé au même prix que l'Argentin, Karim Benzema à 50 et Gareth Bale à 80 pour un total de 250 millions d'euros.