Résumé de la 199e partie n Il faisait nuit, Gideon et Harmonie se rendent au sommet d'une falaise.. ils étaient seuls. Gideon attend des réponses à ses questions.... Nous marchâmes un moment, respirant l'air salé de la mer. Nous étions les seuls promeneurs sur ce promontoire verdoyant, et j'avais l'impression qu'il n'y avait que nous deux sur terre. - Un pont va être construit, ici même, Harmonie, entre ces deux points, reliant San Francisco à Marin. - Aii-yah, murmurai-je. Mais c'est trop loin ! L'eau est trop profonde. Le pont va s'effondrer. Il rit. - Ce ne sera pas un pont comme les autres, Harmonie. Il s'agit d'un pont suspendu. Regarde ! (Il glissa une main dans sa poche intérieure et en sortit un petit carnet, dont il feuilleta les pages couvertes de schémas et de nombres jusqu'à une page blanche. Puis, tout en commençant à dessiner à la lueur du clair de lune, il construire trois gigantesques piliers en béton qui seront reliés les uns aux autres par une structure en escalier. Tu vois ? (Je regardais mais je ne voyais que les mains de Gideon, de belles mains, longues et expressives, des mains de poète, pas des mains de maçon.) L'avantage de ce type d'ancrage... dit-il en couvrant rapidement la feuille d'arcs de cercles et de flèches pour figurer la vision qu'il avait en tête, c'est qu'il permet de résister à la formidable pression des câbles et au poids de la travée, tu comprends ? - Tu veux dire que le pont sera soutenu par des câbles ? Il me regarda avec un grand sourire. - Exactement ! Mais beaucoup de gens sont opposés à la construction d'un pont à Golden Gate. Ils disent que cela va défigurer le paysage. Mais ce n'est pas vrai ! Ce pont sera un monument, la preuve que l'homme et la nature peuvent travailler ensemble. En harmonie ! ajouta-t-il avec ce petit rire espiègle que j'aimais tant. Il allait ranger son carnet quand, timidement, je posai une main sur son poignet et saisis la page qu'il venait de noircir. Riant toujours, il l'arracha et me la tendit. Alors que je pliais soigneusement la feuille pour la ranger dans ma poche, Gideon dit, en regardant la baie - Les gens prétendent que c'est irréalisable. A cause du vent, du brouillard et des marées. Mais ce n'est pas vrai, Harmonie. Et je vais le leur prouver. Je vais construire ce pont. - Je suis sûre que tu en es capable, dis-je. Il plongea ses yeux dans les miens et posa ses mains sur mes épaules. - Tu crois en moi, n'est-ce pas? Je le vois dans tes yeux. Sais-tu que jamais aucune femme ne m'a regardé comme tu le fais ? Et quand je te regarde, j'éprouve une sensation que je n'ai jamais ressentie auparavant. Cette sensation, je l'éprouvai, moi aussi. Nous communiquions avec les yeux, Gideon et moi. Il se recula et me contempla un moment avec de grands yeux étonnés. Puis il me dit de but en blanc A suivre