Résumé de 47e partie n Hugh Taylor refuse que sa femme soit interrogée par le FBI. Il préfère, pour la ménager, le faire lui-même. Roger pensa : je parle pour ne rien dire. Je n'y crois pas. Ce n'est pas possible. Pas possible. Steve. Comment Steve peut-il le supporter ? Il lança un regard de pitié vers le jeune homme. Steve était apparemment calme, mais les marques de souffrance qui s'estompaient peu à peu, depuis quelques mois, réapparaissaient dans la pâleur grise du visage, les rides soudain creusées du front, les lignes autour de la bouche. Vous devriez prendre un verre ou un café, Steve, suggéra-t-il. Vous avez l'air épuisé. — Un café, peut-être.» Dora se redressa. «Je vais le préparer, avec des sandwiches. ? mon Dieu, quand je pense !... Neil... Mais pourquoi donc suis-je sortie au cinéma ce soir ? Si quelque chose arrive à ce petit, je ne le supporterai pas. Non, je ne pourrai pas le supporter.» Bill Lufts plaqua sa main sur la bouche de sa femme. «Pour une fois dans ta vie, tais-toi, cria-t-il. Ferme-la !» Il y avait une sorte de férocité, d'amertume dans sa voix. Roger s'aperçut que Hugh Taylor examinait intensément le couple. Les Lufts ? Les suspectait-il ? Non. Jamais. Impossible. Il était dans l'entrée quand on carillonna à la porte. Ils sursautèrent tous et l'agent qui inspectait la cuisine franchit l'entrée d'un bond, bouscula Roger et ouvrit la porte. Glenda se tenait sur le seuil, les cheveux et la figure trempés par la neige. Les pieds nus dans ses pantoufles de satin. Seule sa robe de chambre de lainage rose la protégeait du vent froid et perçant. Elle était blême. Ses pupilles étaient fixes et dilatées. Dans sa main, elle serrait une feuille de carnet. Elle tremblait de tous ses membres. Roger courut à elle, la retint juste avant qu'elle ne s'écroule. Il la serra contre lui. «Roger, le téléphone... » Elle sanglotait. «Il m'a dit de l'écrire. Il m'a dit de le répéter après lui. Il a dit, ne vous trompez-pas ou... ou... Neil...» Hugh lui arracha le papier de la main et lut à voix haute. «Dites à Steve Peterson s'il veut revoir son fils et son amie vivants, d'être à la cabine téléphonique de la station Esso, à la sortie 22 de l'autoroute Merritt demain matin à huit heures. Il aura des instructions pour la rançon.» Hugh fronça les sourcils. Le dernier mot était illisible. «Quel est ce mot, Mme Perry ? demanda-t-il. — Il me l'a fait relire… Je pouvais à peine écrire… Il était tellement impatient... C'est Renard. C'est ça. Il l'a répété.» La voix de Glenda monta. Son visage se tordit. Elle s'écarta de Roger, crispa ses mains sur sa poitrine. «Il... il essayait de déguiser sa voix... mais quand il a répété ce nom... Roger, j'ai déjà entendu cette voix. C'est quelqu'un que je connais.» (à suivre...)