violence n Un double attentat a été perpétré hier soir contre une mosquée chiite de la capitale yéménite, Sanaa. Le bilan est de 32 morts et 92 blessés, il a été revendiqué, ce matin, par le groupe Etat islamique (EI). Quatre blessés ont succombé dans la nuit, ont précisé ces sources. Le dernier bilan faisait état de 28 morts et de 75 blessés. Un homme portant une ceinture d'explosifs s'est fait exploser au milieu de fidèles quittant le lieu de culte, juste après la prière du coucher du soleil, ont relaté des habitants. Alors que les gens se précipitaient sur les lieux de l'attentat pour aider les victimes, un second individu a fait exploser son véhicule bourré d'explosifs, selon les mêmes sources. L'EI a, de son côté, parlé d'un kamikaze se faisant exploser dans la mosquée avant l'explosion d'une voiture garée à proximité. Ce double attentat est intervenu alors que le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, est déchiré depuis mars par une guerre entre des rebelles chiites houthis, qui se sont emparés depuis un an de vastes régions, dont Sanaa, et des forces sunnites loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, exilé en Arabie saoudite. Les premiers sont soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, alors que les secondes sont alliées à différents groupes sur le terrain et appuyées par une coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite. L'EI, organisation djihadiste sunnite qui considère les musulmans chiites comme des «mécréants», avait signé le 21 mars dernier ses premiers attentats au Yémen, en visant plusieurs mosquées chiites. Bilan : 142 morts, l'un des plus lourds enregistrés dans ce pays, où deux employés yéménites du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été tués, hier mercredi, par des hommes armés au nord de Sanaa. Les faits se sont déroulés dans la province septentrionale d'Amran. «Deux de nos collègues ont été abattus dans leur voiture (…) alors qu'ils rentraient à Sanaa», a déclaré Adnan Hizam, un porte-parole de la Croix-Rouge. A Genève, une porte-parole du CICR, Sitara Jabeen, a déclaré : «Après cet incident, nous avons arrêté jusqu'à nouvel ordre tous nos mouvements au Yémen, où l'organisation compte encore plus de 200 employés.» Elle a ajouté qu'il était encore trop tôt pour déterminer la responsabilité de l'attaque. A la fin d'août dernier, le CICR avait suspendu temporairement ses opérations humanitaires à Aden, deuxième ville du Yémen, après une attaque contre son personnel perpétrée par des assaillants armés qui avaient emporté des équipements et de l'argent. Le CICR est l'une des rares organisations humanitaires encore actives au Yémen, où la population civile est durement affectée par les combats, les bombardements aériens et l'embargo imposé par la coalition saoudienne.