«A la mi-temps, nous perdions 2 à 1 et M. Allahoum, chef de cabinet du président Boumediène, est entré au vestiaire et nous a dit que le Président exigeait de nous la victoire coûte que coûte en affirmant que les Jeux méditerranéens avaient commencé par Qassamen, l'hymne national algérien, ils devaient s'achever par Qassamen. Ces paroles nous ont galvanisés, nous avons pu renverser la vapeur. Au coup de sifflet final, c'est comme si nous avions arraché notre indépendance une nouvelle fois !». C'est ce que confiait Betrouni dans une interview au Buteur à propos de ce grand match. C'était le 24 août 1975, une date à graver en lettres d'or au palmarès du sport national puisqu'en cette soirée mémorable et dans un stade du 5-Juillet, plein à craquer, la sélection algérienne menée par son capitaine Omar Betrouni, offrira à l'Algérie son premier titre international et plongera le pays dans une liesse indescriptible. Une médaille d'or dans la discipline la plus populaire et de surcroît contre la France, l'ancienne puissance coloniale, était une sacrée performance qu'ont réalisée onze lutins issus dans leur globalité des rangs de l'Armée nationale populaire (ANP). Menée au score 2 à 1, à quelques minutes de la fin, la sélection nationale entraînée par Rachid Mekhloufi fera chavirer en quelques moments le cœur des millions d'Algériens en égalisant d'abord par l'insaisissable Betrouni avant de porter l'estocade au cours des prolongations par le défenseur Menguelti. L'autre réalisation a été l'œuvre de Mokhtar Kaoua. L'équipe algérienne, championne méditerranéenne, était composée de joueurs talentueux à l'image des Cerbah, Ali Messaoud, Safsafi, Rabet, Ighili, Benkada et Naïm ainsi que les défunts Keddou, Khedis et l'inimitable Draoui.