Résumé de la 9e partie Houria croit que son mari sort avec une autre femme ; elle croit aussi qu'il est sous l'effet d'un charme. Conseillée par sa s?ur, elle s'apprête à voir un exorciste... Le «cheikh-exorciste» est, en fait, un jeune homme : la trentaine à peine ! Mais, l'assure Soraya, il s'y connaît en matière de sorcellerie. Il est possédé par un djinn qui lui fait des révélations extraordinaires. «Il a déjà soigné, avec succès, des cas comme celui de ton mari», lui dit Soraya pour la rassurer. En tout cas, Houria est impressionnée par l'homme, très maigre et très long, la barbe fournie et les yeux aux contours tracés de khôl. Il tient un chapelet à la main et récite inlassablement des versets de Coran. Il parle par paraboles et en vers mais son assistant ? en fait ils sont deux ? interprète les propos du «maître». ? Ton mari a été lié pour toi ! dit-il, mais il sort avec les autres femmes ! ? Je l'ai vu avec une autre femme ! ? Alors c'est celle-là qui lui a jeté un sort. Le cheikh confectionne une amulette qu'il faut dissoudre dans un liquide et faire prendre au «malade» et demande à la jeune femme de repasser le voir dans trois jours. ? ça va bien se passer, dit Soraya, enthousiaste. Finalement, le cas de ton mari n'est pas un cas médical ! Un médecin ne l'aurait pas soigné ! ? Tu crois ? hésite Houria. ? Bien sûr. Fais ce que t'a dit le cheikh et tu verras... N'oublie pas de retourner le voir dans trois jours. Un conseil : conduis-toi bien avec ton mari pour qu'il ne soupçonne pas ce que tu fais ! Houria rentre chez elle et, le jour même, elle dissout l'amulette et la fait prendre à son mari. Celui-ci s'étonne qu'elle ne s'adresse pas à lui avec hostilité : elle lui sourit même. Mais cette attitude, au lieu de le réjouir, l'inquiète. Il a encore dans les oreilles les cris de Houria : «J?en ai assez de cette vie que nous menons ! J'en ai assez ! Assez !» Elle lui sert un café. ? J'en ai déjà pris un, dit-il. ? Prends-le quand même, dit la jeune femme, puisque je l'ai préparé. Il obéit pour ne pas la contrarier. Il remarque qu'elle sourit. ? ça va ? demande-t-il timidement. ? Oui, dit-elle, je pense que ça va aller. Elle n'est plus en colère contre lui, elle sourit et elle dit que ça va? Brusquement, Mohammed a une pensée terrible... Sa femme a l'air qu'elle avait autrefois, quand tout allait bien entre eux, un air de femme comblée? Et si ? Il secoue violemment la tête. ? Qu'est-ce que tu as ? demande la jeune femme. ? Rien, dit-il. Houria sourit : Mohammed commence à se remettre en cause, c'est l'amulette qui commence à faire son effet. Il se lève. ? Où vas-tu ? demande-t-elle, vraiment inquiète. ? Je sors prendre l'air, dit-il. «C'est ça, pense-t-elle, tu vas rejoindre ta maîtresse, mais ce sera pour la dernière fois... Le charme qui t'éloignait de moi va être rompu et tu me reviendras !» (à suivre...)