Diagostic n Les malades et représentants d'associations activant dans le domaine de l'oncologie s'interrogent ces derniers temps pour savoir si certaines mesures d'austérité toucheraient au Plan national cancer 2015-2019. Le Pr Jean-Paul Grangaud, l'assistant du Pr Messaoud Zitouni chargé par le chef de l'Etat de l'élaboration de ce plan, s'est montré rassurant. «Le Plan anti-cancer élaboré par le Pr Zitouni n'est pas concerné par la politique de rationalisation des dépenses et son application sera poursuivie sur le terrain à travers la réalisation d'hôpitaux et de centres spécialisés dans le traitement de tous les types de cancer à l'échelle nationale», a-t-il en effet affirmé hier samedi, à partir de Blida lors d'un point de presse animé en marge d'une rencontre de sensibilisation sur le cancer de la prostate et de la vessie organisée par l'association El-Fedjr d'aide aux malades atteints du cancer. Le Conseil ministériel qui a adopté ce plan a affirmé que «son application sera poursuivie», a-t-il ajouté, voyant en cette affirmation «un indice de non incidence de la politique d'austérité sur ce plan». Pour le Pr Grangaud, il s'agira seulement d'engager des mesures pour réduire le «phénomène de gaspillage» dans le secteur de la santé, notamment concernant la distribution des médicaments, dont la durée de validité arrive à terme sans avoir été distribués aux malades. S'exprimant sur l'évaluation de ce plan, lancé et mis en œuvre début 2015, le même responsable a souligné que ledit plan est «évalué trimestriellement, et qu'il en est actuellement à sa 4e phase d'évaluation, et sera réévalué après une année de mise en œuvre». Pour rappel, le Plan national anti-cancer 2015-2019, s'articule autour de «8 axes stratégiques et prioritaires» et vise la «satisfaction des malades et de leur famille», avait affirmé dernièrement le Pr Messaoud Zitouni. Les experts rédacteurs de la stratégie nationale de lutte contre le cancer placent la prévention et le dépistage précoce de la maladie en tête des priorités. Il s'agit, entre autres, d'un axe prioritaire «éminemment important qu'est la prévention et le dépistage, car, jusque-là, les experts s'accordent à dire que c'est le seul investissement valable pour réduire le nombre de malades atteints de cancer». «Cette stratégie doit avoir, durant les cinq ou dix ans qui viennent, un seul but : la satisfaction des besoins de santé des malades atteints du cancer». Ainsi, au titre des priorités de la lutte contre le cancer, on trouve, également, le traitement, l'accompagnement et l'orientation du malade, le suivi et le financement considéré par les oncologues comme le «nœud gordien» de la lutte contre le cancer, qui demeure loin des résultats escomptés malgré tous les efforts fournis. A propos, le président de l'association El-Fedjr, le Dr Lhadj Mekarchi a estimé que la réalisation de nouveaux hôpitaux, tel que préconisé par le Plan anti-cancer est «susceptible de mettre un frein aux souffrances des malades», soulignant que les «chiffres sur la maladie déclarés ça et là ne reflètent aucunement la réalité du terrain».