Expression n Le coup d'envoi de la 7e édition du Festival international de danse contemporaine a été donné, jeudi, au Théâtre national algérien. Pour la soirée d'ouverture, la coopérative artistique et culturelle Arabesque a gratifié le public, très nombreux, par une pièce chorégraphique ayant pour titre «La danse des étoiles» sur le fond musical de la grande œuvre «Sonate au clair de lune» de Ludwig Van Beethoven (1770-1827). Six ballerines aux corps élancés, vêtues de dentelle bleue ont rendu dans la finesse une chorégraphie légère inscrite dans le registre de la danse classique. Elles se sont distinguées dans une représentation vaporeuse, gracieuse et souple. Toutes dessinant avec éloquence des arabesques et évoluant sur scène avec harmonie et élégance. Plus tard, une autre troupe de la compagnie Arabesque s'est illustrée sur la scène avec une chorégraphie contemporaine. Les danseurs ont exécuté dans des accoutrements de burnous, aux couleurs contrastées entre le blanc et le noir, une pièce construite sur de belles figures esthétiques. Tout cela s'organisait sur la chanson Wahran Wahran interprété par cheb Khaled, une reprise de Ahmed Ouahbi. La soirée s'est poursuivie par l'entrée en scène du Ballet national d'Alger, qui, d'ailleurs, a brillé sur les planches du TNA. Il a présenté un extrait du spectacle «Algérie, ma liberté». Une performance chorégraphique, signée par Fatma-Zohra Namous-Senouci, et qui a été déjà interprétée l'année dernière, suivie de plusieurs représentations en Algérie et à l'étranger. La pièce revisite des pans de l'histoire de l'Algérie, mettant en exergue toutes les exactions et les douleurs qu'a subies le peuple algérien. La pièce raconte l'héroïsme pour se libérer du joug colonial. C'est ensuite au tour de la Turquie, invitée d'honneur du festival, de venir investir la scène. La compagnie «Modern Dance Theatre d'Istanbul», dirigée par le chorégraphe Beyhan Murphy, a choisi de se pencher sur le thème du «voyage», suggérant de percevoir «le départ» comme une quête vers une destination inconnue et «l'arrivée» comme une incertitude qui mène vers l'errance et la déperdition. La pièce chorégraphique a pour titre «Travelogue» qui veut dire en français voyage. Elle raconte un déplacement physique — les danseurs évoluent sur scène avec un sens aiguisé du mouvement — et en même temps un périple intérieur ; ce voyage s'organise et se déroule tout en profondeur. Et rien ne semble arrêter les danseurs à aller jusqu'au bout de leur for intérieur. Et le public y est transporté jusqu'à l'éblouissement. La pièce, qui retrouve la référence historique dans les textes du grand voyageur ottoman Evliya Çelebi, qui a décrit avec le moindre détail les lieux qu'il a parcourus au 17e siècle dans son ouvrage dédié à ses voyages, raconte avec beaucoup d'expressivité, tantôt avec vigueur tantôt langoureusement, ce voyage. Mais cela est dit dans un style métaphorique, nuancé par un langage corporel démonstratif. Enfin, pour clôturer la soirée, la compagnie italienne Mandala Compagny a présenté au public un spectacle gorgé d'émotions et de sensibilité. Le spectacle aborde les souffrances d'un enfant, mort lors des explosions de la bombe atomique au Japon : Sadako Tasaki, et ce, à travers des mouvements corporels pour transmettre ses souffrances et ses douleurs. «Ce spectacle véhicule une forte symbolique. C'est une sorte d'appel de paix entre les hommes. C'est un hymne à l'humanité, à l'entraide, à la paix…», explique la directrice de la compagnie, Paola Sorressa.