Pour la soirée inaugurale prévue demain au TNA, la nouvelle équipe organisatrice du Festival culturel international de danse contemporaine d'Alger (FCIDCA ) a programmé des troupes venues de Turquie et d'Italie et celles du ballet national ainsi que la troupe de la coopérative Arabesque. Créé en 2009, à l'occasion de la deuxième édition du Festival Panafricain, le Festival, à ses débuts, se voulait exclusivement africain, accueillant les plus grandes compagnies du continent. «Chaque année, le concept «du contemporain» s'affirme un peu plus. La confusion «moderne, contemporain, post-moderne» s'est dissipée et nos jeunes ont acquis l'enseignement de la chronologie de l'art de la danse. Aujourd'hui, ils attendent impatiemment ce rendez-vous pour trouver les moyens de s'identifier et se frayer un chemin parmi les expressions actuelles» peut-on lire dans la présentation du 7e FCIDCA. En effet, 2015 verra dans son programme de vrais changements dans la sélection des troupes. La nouvelle équipe tient compte et prend comme référence les efforts fournis durant les six premières éditions. Danse contemporaine ne veut pas dire seulement danser. C'est exprimer sa quête d'un monde juste et tolérant où toutes sortes de métissages trouvent une place et un droit d'exister.
La Turquie à l'honneur La Turquie est à l'honneur du 7e FCIDCA avec le Modern Dance Theatre Istanbul dirigée par le chorégraphe Beyhan Murphy. Cette compagnie établie au coeur même de l'Opéra d'Etat d'Istanbul vise à promouvoir la danse contemporaine dans le pays de l'ex-empire ottoman ainsi qu'à l'étranger où elle se produit couramment lors des festivals internationaux. Sensibiliser les danseurs à la préservation du patrimoine en l'enrichissant par des techniques modernes, fait aussi partie de ses objectifs. Le Répertoire du Modern Dance Theâter est très éclectique mais aussi profondément ancré dans la tradition et l'histoire du pays. En effet, les textes sont inspirés des cultures millénaires des peuples reconnus comme étant à l'origine des nomades pour qui la migration était un mode de vie. Dans sa démarche, la Compagnie retrouve la référence historique dans les textes du grand voyageur ottoman Evliya Çelebi, qui a décrit avec le moindre détail les lieux qu'il a parcourus au 17e siècle dans son ouvrage dédié à ses voyages Travelogue. La Compagnie s'inspire aussi de poésie et de prose, les compositions chorégraphiques qui en découlent invitent le public à un voyage multidimensionnel. Beyhan Murphy transpose les époques et contraste histoire, passé et modernité. La vie au 17e siècle, l'époque des derviches, les alchimistes et les voyageurs d'Evliya Çelebi sont soutenus par la musique de Burak Güven. Cette dernière se traduit par une fusion d'éléments traditionnels avec des sons de rock contemporain. Un émouvant et riche spectacle de danse qui sera présenté le 17 de ce mois lors de la soirée d'ouverture du 7e FCIDCA. Des danseurs italiens et algériens Aussi, lors de cette soirée, le FCIDCA rendra hommage au ballet national algérien sous la direction de Fatima-Zohra Namous, pour le mérite qui lui revient de se renouveler. Notamment, grâce à ses danseurs professionnels issus de trois générations, dont la plus jeune qui mérite le titre de digne relève. Rappelons par ailleurs que le Ballet national a été institutionnalisé par le ministère de la Culture en 1994, en pleine décennie noire. La compagnie Arabesque, créée au début des années 1990 par la chorégraphe Fatima-Zohra Namous, prendra part aussi à la soirée d'ouverture avec des programmes pédagogiques qui reposent sur les bases classiques. La compagnie contemporaine Mandala Dance Company en provenance d'Italie, créée en 2013, soutenue par le ministère italien des Biens et des Affaires culturelles et du Tourisme, gratifiera également le public du mythique théâtre d'Alger Mahieddine-Bachtarzi d'une belle programmation.