Résumé de la 3e partie n La guerre civile inca (1531-1532) et l'arrivée des Espagnols à Cuzco en 1534 vidèrent les activités de Machu Picchu de sens, une fois disparue l'aire géographique sacrée de Cuzco. Le soldat espagnol Baltasar de Ocampo décrivit à la fin du XVIe siècle, dans les dernières années de la résistance inca, une cité «au sommet d'une montagne», avec des constructions «extrêmement somptueuses» et une grande acllahuasi. La brève description qu'il en fait rappelle Picchu. D'ailleurs, Ocama affirme que le lieu s'appelle «Pitcos», Le seul lieu dont le nom se rapproche est «Vitcos», un site inca à Vilcabamba, complètement différent de celui décrit par Ocampo. Il indique que dans ce lieu a grandi Tupac Amaru, successeur de Titu Cusi et dernier Inca de Vilcabamba. Après la chute du royaume de Vilcabamba en 1572 et la consolidation du pouvoir espagnol dans les Andes centrales, Machu Picchu demeura dans la juridiction de différentes haciendas coloniales qui changèrent plusieurs fois de mains jusqu'à la création de la république (1821). Elle devint un lieu à part, éloigné des nouvelles routes et axes économiques du Pérou. La région fut pratiquement ignorée par le régime colonial qui ne fit édifier ni église ni cité importante dans la zone. La population andine ne semble pas avoir eu la même attitude, le secteur agricole de Machu Picchu ne paraît pas avoir été abandonné. Par contre, les constructions de la zone urbaine n'ont pas été occupées et furent envahies rapidement par la végétation, sans pour autant être complètement oubliées comme on l'a souvent écrit. En 1865, le naturaliste italien Antonio Raimondi passa au pied des ruines sans les voir et mentionna la population clairsemée de la région. En 1870, l'Américain Harry Singer indiqua pour la première fois sur une carte le Cerro Machu Picchu et le Huayna Picchu, pour lequel il précisa que c'était le Huaca de l'Inca, preuve d'une certaine connaissance de l'histoire inca par les autochtones. Sur la carte de 1874, de l'Allemand Herman Gohring, les deux sites sont mentionnés avec exactitude. Le voyageur français Charles Wiener affirmait en 1880 qu'il y avait «des ruines à Machu Picchu», mais sans pouvoir se rendre sur le lieu. C'est la preuve que l'existence des ruines n'avait pas été oubliée. Des recherches, publiées en 2008 par l'historien Paolo Greer, suggèrent que c'est le prospecteur de mines allemand August R. Berns qui aurait redécouvert le site vers 1860. Il aurait même commencé le pillage des artefacts avec l'aval des autorités péruviennes de l'époque. Ces affirmations, publiées en juin 2008, sont à prendre avec précaution. Il avait en effet reçu l'autorisation de «prospecter des Huacas del Inca», le terme huaca (en) pouvant aussi bien décrire le lieu sacré de Machu Picchu qu'une mine. A Suivre