Commémoration Il était une fois un bédouin jovial et pétri de culture qui a séduit toute une génération par son humour, sa simplicité et sa naïveté. Il s?appelait «Boubegra». Il y a 17 ans disparaissait le célèbre comédien Hassen El-Hassani plus connu sous le nom de «Boubegra». Un hommage souligné lui sera rendu lors de la 6e édition du Festival national du théâtre qui porte son nom, prévu du 20 au 23 septembre courant à Médéa. Le programme de cette manifestation culturelle comprend plusieurs représentations théâtrales, des projections de films du regretté Hassan El-Hassani, des conférences-débats sur le rôle du théâtre dans la Guerre de Libération nationale ainsi que des activités culturelles et artistiques prévues en marge du festival. Plusieurs troupes théâtrales, signale-t-on, prendront part à ce festival qui sera rehaussé par la présence de figures connues du théâtre et du cinéma comme Chafia Boudraâ, les comédiens Kaci Tizi Ouzou, Doudja, Fatiha Berber, le réalisateur Amar Laskri ainsi que les anciens compagnons et amis du regretté «Boubegra». Cette année, ce festival aura pour thème «Le rôle du théâtre dans la sensibilisation des masses et la prise de conscience sur le phénomène colonial». Des pièces de théâtre pour enfants figurent également au programme de ce festival qui consacrera les lauréats du concours pour le meilleur texte d?écriture théâtrale et de littérature pour enfants. Né le 25 septembre 1916 à Boghar, Hassen El-Hassani, de son vrai nom Hassan Bencheikh, découvre le théâtre dès 1936, grâce à son père enseignant. En 1945, Hassan El-Hassani rencontre l?homme qui bouleversera sa vie. C?est à l?occasion du passage de la troupe théâtrale du regretté Mahieddine Bachtarzi dans la ville de Berrouaghia. Il travaillera sous sa houlette durant les années 1940, et interprétera ses premiers sketchs avant de monter sa pièce Les rêves de Hassan, une satire qui n?a pas été au goût du colonisateur. La réaction du colonisateur ne s?est pas fait attendre puisque le défunt est incarcéré de 1945 à1949 dans les prisons de Béchar, Serkadji, Blida et Berrouaghia. Même en détention, Hassan Bencheikh continue de militer à travers le théâtre. Il adhère par la suite au Parti du peuple algérien (PPA), puis au Mouvement de triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il réalise en 1950, Le complot, une pièce théâtrale qu?il a écrite dès sa sortie de prison. Hassan El-Hassani fonde par la suite avec Tayeb Abou El-Hassan la troupe l?Art algérien, avant de rejoindre en 1953 la télévision où il joue dans la pièce La poursuite de Mustapha Badie. Ses démêlés avec la justice française lui vaudront une seconde incarcération. Il est arrêté de nouveau en 1956, avant d?être libéré trois ans plus tard. A l?indépendance, il se consacre entièrement au théâtre au sein du TNA, qu?il quittera plus tard pour fonder sa propre troupe, Théâtre des quatre saisons. Cette troupe est contrainte, elle aussi, de cesser ses activités dès 1978. Entre-temps, Hassan Bencheikh s?impose au cinéma grâce à son personnage mythique «Boubegra». Il interpréta 35 films, sous la direction des réalisateurs Lakhdhar Hamina Le vent des Aurès, Hassan terro et Décembre puis avec Slim Riadh Sanaoud, Lamine Merbah Les déracinés, Ahmed Rachedi Le moulin et tant d?autres cinéastes qu?il côtoie de 1966 jusqu?à son décès en septembre 1987.