Constat n L'année 2015 aura connu un foisonnement de festivals, de rencontres et autres caravanes dédiés tous au cinéma national, qui aura brillé à l'étranger grâce au talent de jeunes cinéastes dont le travail a été récompensé dans plus d'une manifestation internationale. Une production cinématographique relativement faible n'a pas empêché l'organisation en 2015, d'une multitude d'événements cinématographiques nouveaux ou de retour, à l'instar du Festival du film méditerranéen de Annaba, les Journées du film féminin à Alger ou encore les Journées du film primé à Constantine, même si ces événements étaient condensés sur une période de deux mois à peine. Mais ce qui a le plus marqué le cinéma algérien en 2015, ce sont ces différentes distinctions récoltées lors de manifestations internationales : Anis Djaâd primé deux fois au Festival du court métrage maghrébin d'Oujda pour son court métrage Le Hublot, Lyes Salem primé au Festival international du film oriental de Genève pour El Wahrani, et Bahia Allouache pour Cinéma Chkoupi. Le puits de Lotfi Bouchouchi et le documentaire Akher Kalam (Les dernières paroles) de Mohamed Zaoui, ont été eux aussi récompensés au Festival du film méditerranéen d'Alexandrie, alors que Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi a été primé à Dubaï, ou encore Madame courage» dernier film de Merzak Allouache, et Lmudja de Omar Belkacemi, tous deux sacrés aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC). Le cinéaste Hassen Ferhani, qui a sorti en juillet dernier le documentaire Fi rassi rond-point, a reçu à lui seul six prix internationaux dont deux Tanit d'Or lors des dernières JCC, le prix de la meilleure œuvre internationale à Turin et à Amsterdam, et plus récemment le grand prix du Festival international du cinéma d'Alger. Pour mieux marquer la volonté politique exprimée de relancer le 7e art algérien, le ministère de la Culture a eu la bonne idée d'organiser plusieurs caravanes cinématographiques touchant la majorité des villes du pays et offrant au public l'occasion de renouer avec les projections estivales de plein air ou encore de découvrir quelques films algériens récents. Côté productions nouvelles en 2015, le ministère de la Culture a sorti deux œuvres historiques Krim Belkacem et Colonel Lotfi du réalisateur Ahmed Rachedi, en plus d'avoir engagé la production d'un film sur Larbi Ben M'hidi, réalisé par Bachir Derrais, et Les sept remparts de la citadelle de Ahmed Rachedi. Le martyr à la tombe inconnue est par contre un documentaire de fiction en cours de réalisation par Mounes Khammar. Professionnels du cinéma et observateurs de la scène culturelle s'accordent à dire que la production algérienne, que ce soit celle du ministère de la Culture ou celle de producteurs indépendants, peine à se rendre visible auprès du public algérien à cause du manque flagrant de salles de projection. A ce jour, il reste difficile pour le public de voir les derniers films de certains réalisateurs défrayant la chronique comme Merzak Allouache, Lyes Salem, Salem Brahimi ou encore Hassen Ferhani, du fait qu'en dehors des festivals, rares sont les programmations de ce genre de production en salle.L'actuel ministre de la Culture Azzedine Mihoubi avait révélé que sur les 400 salles de cinéma que compte l'Algérie, la quasi totalité d'entre elles (95%) sont fermées. C'est pour cela que les professionnels les plus en vue plaident pour la réouverture des salles existantes et la construction par le capital privé de salles et multiplexes destinés à accueillir les grands films commerciaux produits de par le monde en vue de générer l'argent nécessaire au financement de la production cinématographique nationale. Tant l'équation est simple et sa solution demande des moyens importants à déployer dans l'urgence : pas de salles, pas de projections, pas d'intérêt du public, pas d'argent, pas de nouvelles productions de films.