Conflit n Les forces irakiennes ont étendu leur contrôle au-delà du centre de Ramadi et chassé des djihadistes de plusieurs quartiers pour y libérer des civils pris au piège. L'armée continue ainsi à consolider hier vendredi ses positions après avoir repris dimanche dernier cette grande ville à l'ouest de Bagdad, chef-lieu de la vaste province sunnite d'Al-Anbar, après des mois de combats contre le groupe Etat islamique (EI). L'ensemble de la cité n'est toutefois pas encore «sécurisée» et des djihadistes sont restés dans certaines zones. «Nos forces de sécurité ont lancé une opération depuis le quartier de Khaldiya, dans l'est de Ramadi et ont réussi à libérer la faculté d'agriculture», a déclaré un responsable du quartier, précisant que les forces irakiennes étaient «en train de nettoyer plusieurs autres zones». Selon le chef de la police de la province d'Al-Anbar, les forces de sécurité ont arrêté jeudi dernier 30 combattants présumés de l'EI «qui tentaient de fuir Ramadi en se fondant parmi les civils». L'EI, qui avait pris le contrôle de Ramadi en mai 2015, a disséminé des milliers d'engins explosifs dans la ville que les forces de sécurité tentent de désamorcer. Les opérations sont menées par les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS), la police et des forces tribales locales, avec l'appui aérien de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Hier vendredi, l'EI a lancé une importante attaque contre un camp militaire, dans une zone désertique au nord de Ramadi. «Ils ont utilisé six véhicules piégés suivis par un commando de combattants portant des ceintures d'explosifs», a déclaré un responsable militaire. «Ils ont réussi à prendre le contrôle de la base et l'armée a dû se retirer en raison de pertes. Les forces irakiennes ont depuis contre-attaqué, avec le soutien de la coalition aérienne», a-t-il précisé. Les djihadistes ne sont plus en posture de contre-attaquer à Ramadi mais beaucoup ont réussi à s'enfuir et à se redéployer dans les zones rurales avoisinantes. «Nous sommes maintenant en train de sauver des familles prises au piège», a indiqué un major des CTS. Une femme évacuée d'une zone contrôlée par l'EI à l'est de Ramadi a déclaré que les djihadistes avaient tenté de rassembler les habitants lorsque certains tentaient de fuir. «Nous étions répartis dans 15 maisons. Nous sommes entrés en contact les uns avec les autres et sommes partis tous ensemble à sept heures du matin. Les djihadistes ont essayé de nous arrêter et nous ont poursuivi mais les forces irakiennes sont arrivées», raconte-t-elle. Le lieutenant-général Abdul Ghani al-Assadi, commandant des CTS, a déclaré que 400 familles avaient été secourues et mises en sécurité mercredi et jeudi dernier. Les civils pris au piège ont été confrontés au froid et au manque de nourriture, selon des témoignages. Sept corps ont été retrouvés par les forces de police.