Bien que le ministre ait indiqué qu'en dépit de la hausse des prix du carburant, les tarifs du transport ne connaîtront pas de changement, il n'en demeure pas moins que la question reste posée. Les appréhensions des citoyens quant à une éventuelle hausse sont d'autant plus légitimes que le contrôle n'a jamais été le maillon fort du secteur. «Les prix des tickets de bus seront à l'avenir plus chers pour la bonne raison qu'on paye la pièce de rechange, la vidange, le gasoil… plus chers», nous a assuré ce matin un chauffeur de bus qui assure la ligne Birtouta-Alger. Il ajoute : «bien sûr qu'il y aura une augmentation, enfin je veux dire une légère augmentation des tarifs», nous a déclaré, pour sa part, hier après-midi, un chauffeur de taxi clandestin. Son collègue qui était garé à non loin de là, juste à l'entrée de la gare Agha, a éludé la question en exprimant sa surprise quant à la nouvelle tarification du carburant. «L'on s'attendait à une hausse de 5 DA et non de presque 10 DA !» , a-t-il déploré. En tout cas, il paraît clair que certains chauffeurs de taxis ne manqueront pas de profiter de la situation, favorisés par le manque de contrôle. À la gare du Caroubier, les chauffeurs de taxi réglementés qui assurent le transport vers certaines villes du pays n'ont pas écarté la hausse inévitable de leurs tarifs. Cet avis est partagé par de nombreux transporteurs interurbains qui exigent de leur syndicat de faire bouger les choses et de réclamer cette hausse. Pour le moment, nous avons constaté que les prix actuels des tickets sont maintenus, d'autant que le ministre de tutelle avait indiqué qu'en dépit de la hausse des prix du carburant, les prix du transport ne vont pas augmenter. Les prix du super et du super sans plomb ont grimpé sensiblement à presque 10 DA le litre au lieu de 5 DA. Mis à part le gasoil qui a légèrement augmenté, le prix du super passe à 31,42 DA contre 23 DA, soit une hausse de +8,42 DA et le super sans plomb à 31,02 DA contre 22,60 DA (+8,42 DA). Ceci, alors qu'à la base, selon le ministre des Finances, il était question «d'un aménagement faible et supportable des tarifs prévus par la loi de finances 2016». Cette importante hausse impactera sans doute le coût de la vie des Algériens qui, par ailleurs, seront contraints de payer encore plus cher l'électricité, le gaz et d'autres taxes. «Actuellement nous avons appliqué les nouveaux tarifs qui nous ont été communiqués par des responsables de Naftal qui ont tout vérifié et contrôlé la veille de la nouvelle année», nous a dit hier un agent à la station d'essence de Birkhadem. À la station d'essence Les Vergers les mêmes tarifs sont affichés au volucompteur. «Voilà les nouveaux prix», a montré du doigt l'agent. Nombre d'Algériens se sont fait une raison et semblent plus ou moins satisfaits de cette hausse, d'autant qu'il s'agit de la révision du système de subvention pouvant rationaliser la consommation et que l'Etat n'a pas annoncé définitivement la remise en cause du soutien de ces produits.