Selon les responsables de la corporation, la hausse devrait atteindre 15 à 20% pour les transports urbains et 5% pour l'interurbain. Comme il fallait bien s'y attendre, la nouvelle loi de finances qui sera votée aujourd'hui à l'APN risque de provoquer des dégâts collatéraux chez les usagers du transport en raison, notamment, de l'augmentation prochaine des prix du gasoil. Selon Rachid Mameri, président adjoint de l'Union nationale des transporteurs (Unat), l'augmentation du prix du gasoil est exagérée. “Si la hausse du prix du gasoil est appliquée effectivement le 1er janvier prochain, il y aura une augmentation automatique sur les prix des transports urbain et interurbain. Il faut s'attendre à une augmentation du ticket de transport de 15% à 20% pour les zones urbaines et 5% pour l'interurbain ; cela est la conséquence de l'augmentation du gasoil qui est de 47%.” Notre interlocuteur considère que les tarifs pratiqués actuellement en zones urbaine et suburbaine ne sont pas réalistes : “Nous sommes déficitaires si vous comptabilisez les charges du véhicule, les taxes et les impôts, la TVA qui est de 17%, l'assurance tout risque, les impôts supplémentaires, 37% des charges patronales, l'entretien du véhicule… sans oublier le remboursement du crédit bancaire. Vous comprendrez qu'il n'y a aucun bénéfice à tirer de ce secteur.” Pour lui, le gouvernement devrait subventionner le transport car c'est un secteur social : “Nous devons trouver une subvention ou un compromis avec le gouvernement pour gérer cette hausse car ni le transport ni le citoyen peuvent supporter cette augmentation.” Cet avis est également partagé par de nombreux transporteurs interrogés, hier, à la gare routière de Kharrouba qui ont exprimé leur mécontentement. “Cette augmentation est irréelle, c'est impossible d'augmenter le gasoil de 5 DA le litre d'un seul coup. Nous pensons que le législateur ne se met pas au niveau de vie du simple citoyen qui est le seul lésé”, affirme ammi Ahmed, un conducteur de bus qui fait régulièrement le trajet Alger-Annaba. Il explique, par ailleurs, qu'en “temps normal un plein de 40 à 50 litres revient entre 600 à 700 DA, avec cette nouvelle loi, ça sera 2 500 DA de plus”. Cependant ammi Ahmed semble sceptique quant à l'aboutissement de cette loi : “Je ne pense pas, dit-il, que cette loi puisse être appliquée car elle est irréelle pour un pays producteur de pétrole.” De son côté, M. Tmame, propriétaire du bus qui dessert Alger-Fort National, semble déçu par la nouvelle loi de finances : “C'est inconcevable de payer 16 DA le litre de gasoil pour un pays producteur et au moment où le pétrole est arrivé à plus de 50 dollars le baril.” Un avis également partagé par de nombreux transporteurs, notamment ceux du transport urbain. “Avec cette hausse du prix du carburant, un simple ticket de transport qui était de 15 DA coûtera 18 à 20 dinars. Qui va payer ces tarifs ?” déclare Amin, un jeune de 27 ans. “À ce rythme, nous allons arrêter de travailler, car si vous retirez les charges du véhicule, les taxes du gouvernement, l'assurance tout risque, le remboursement du crédit bancaire, on n'aura aucun bénéfice.” N. A.