Label n Le mouton de la race «Ouled Djellal» ne pourra avoir son propre label que lorsque l'accompagnement scientifique et technique des éleveurs aura été consolidé. C'est ce qu'estiment les premiers acteurs de la filière, en l'occurrence les éleveurs, qui en faisaient état récemment et qui évoquent comme autre condition le développement des parcours et le renforcement des mesures incitatives. Il reste que depuis le 2 janvier 2008, l'accompagnement scientifique évoqué par les éleveurs n'est plus un vœu pieux, puisqu'à cette date un centre régional d'insémination artificielle et d'amélioration génétique a été ouvert à Ouled Djellal (98 km à l'ouest de Biskra). Ce centre œuvre à préserver et développer cette race ovine ainsi qu'à fournir des semences satisfaisant aux critères génétiques adéquats, affirme le directeur de wilaya des services agricoles, Aïssa Derbali. Occupant un terrain de 4 hectares, le centre est encadré par des experts et dispose de plusieurs troupeaux «de race» pour des expérimentations, d'une salle de collecte et de stockage des semences, de deux laboratoires pour l'amélioration génétique, d'une unité de conditionnement des semences et d'un espace pour des formations des agents chargés de l'insémination. L'inspection vétérinaire de wilaya veille, quant à elle, à assurer la couverture sanitaire du cheptel y compris des béliers de la race «Ouled Djellal», par la programmation régulière de campagnes de vaccination préventive ainsi que d'autres actions ponctuelles en cas de besoin, a affirmé son responsable, Samir Hamza. S'agissant des parcours, même si des insuffisances existent, la Direction des services agricoles, en coordination avec la Conservation des forêts et les Assemblées populaires communales, a réservé, dans les Zibans occidentaux, plusieurs espaces pour servir de parcours aux propriétaires de troupeaux. La filière bénéficie, en outre, d'un soutien public qui permet, notamment, l'accès à prix soutenu aux fourrages, à raison de 300 grammes/jour d'orge pour chaque bête, a indiqué le président de l'association des éleveurs de la wilaya, Mohamed Mitah, qui a estimé que l'institution d'un «label mouton d'Ouled Djellal» garantira la protection de ce patrimoine national. Pour rappel, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, avait annoncé, début novembre, le lancement, dans le cadre de la protection de la production nationale, d'une opération de labellisation, entre autres, de la race ovine Ouled Djellal, de Deglet Nour, des figues sèches de Béni Maouche (Béjaïa) et des olives de Sig. Lyes Sadoun Trois complexes d'abattage pour attirer les investisseurs l Afin de motiver les investisseurs privés, les pouvoirs publics comptent sur les mesures d'accompagnement mises sur la table au profit de cette filière, et ce, dans le cadre de l'entrée en production de trois complexes d'abattage à Aïn M'lila (wilaya d'Oum El-Bouaghi), à Bougtob (El-Bayadh) ainsi que celui de Hassi-Bahbah (Djelfa) qui est déjà opérationnel. Ces trois nouvelles infrastructures modernes ont une capacité globale de 48 000 tonnes/an de viandes ovine et bovine fraîches et congelées, fait valoir le secteur. Autres aspects posant problèmes : les cultures fourragères, notamment le son de blé. Sur le sujet le ministre du secteur avait promis que des décisions allaient être prises, pour permettre une «meilleure organisation» et la «facilitation de la relation entre les meuneries et les éleveurs», en veillant toutefois à ce que les exploitations produisant des aliments de bétail servent à l'alimentation du cheptel pâturant à proximité. «Nous devons sortir de ce cercle vicieux qui voit les éleveurs s'approvisionner en aliments de bétail sur de longues distances, alors qu'il serait plus rentable pour eux d'en disposer à l'intérieur des zones de pacage ou à proximité», expliquait, en substance, le ministre de l'Agriculture. L. S. Une qualité de viande sans égale l Pas forcément cornu, un bélier de Ouled Djellal peut avoir un poids de plus de 40 kg de carcasse. La qualité de sa viande serait inégalable et les fins gourmets savent même différencier son goût entre mille autres races. Cette qualité est toutefois tributaire du type d'alimentation de l'ovin, affirment des «spécialistes» des marchés aux bestiaux qui précisent que la meilleure chair est celle de la bête qui paît dans la végétation de la steppe, constituée notamment d'armoise et d'atriplex. Un ovin gavé d'aliments pour volailles présentera la même forme typique des «Ouled Djellal» mais sa viande sera «fade et insipide», avertissent-ils, avant de souligner que ces dernières bêtes sont reconnaissables à la couleur blanc-clair de leur laine qui vire plutôt vers le jaune chez les ovins paissant dans cette région. L. S.