Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la Présidence, a dévoilé devant les journalistes l'avant-projet de révision constitutionnelle, validé dimanche dernier par le président Bouteflika. Désormais, le mandat présidentiel ne pourra être renouvelé qu'une seule fois et tamazight est enfin reconnue comme langue officielle. Ce sont là, les réponses du ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, ce mardi matin, devant les journalistes sur une question portant sur «la violation de la Constitution». «Mais prenant les Constitutions occidentales, combien de fois ont-elles été amendées ? Ce n'est pas un crime d'amender la Constitution. Maintenant, le respect, c'est autre chose», a-t-il dit dans le détail. «Le pays a besoin d'un consensus, mais de la part de ceux qui sont prêts à y participer. Il y a un groupe qui refuse de participer. Ce groupe dit que les institutions sont illégitimes et qu'il y a une vacance du pouvoir, Mais le président de la République gère le pays au quotidien, il propose la révision constitutionnelle. L'opposition est libre», a insisté le directeur du cabinet de la Présidence. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a assuré que le projet de révision (de la Constitution) sera soumis au Conseil des ministres ce mois de janvier, ensuite le projet sera soumis au Conseil constitutionnel qui va donner son avis, rappelant que le candidat à la présidentielle doit être de nationalité algérienne, résidant depuis 10 ans en Algérie. «Pour diriger l'Algérie, il faut être fier d'être algérien et de partager le quotidien des Algériens. On ne veut pas que l'Algérie sombre dans l'anarchie, on a vu ce qui s'est passé dans d'autres pays», a-t-il ajouté à ce propos. Face aux journalistes, Ahmed Ouyahia a estimé dans une question portant sur l'instance de surveillance des élections que «l'opposition a commenté avant de voir». Cette idée a été créée, à ses dires, par des ONG occidentales et elle a été appliquée en Europe de l'Est et en Afrique. «Les pays où cette instance a été créée ont-ils réglé leurs problèmes ?», s'est interrogé le directeur du cabinet de la présidence de la République. «Dans certains pays, elle a provoqué des guerres civiles. La première instance indépendance de surveillance des élections a été créée en 1995. En 2004, l'opposition a demandé à ce que les corps constitués ne votent pas dans leurs casernes. En 2014, on a proposé de créer une instance permanente de surveillance des élections», a-t-il dit. Le texte de l'avant-projet de la révision de la Constitution, dont une copie a été remise aux journalistes, affirme l'identité nationale dans ses trois dimensions, à savoir l'islam en tant que religion de l'Etat, l'arabité, qui demeure la langue officielle de l'Etat et l'amazighité qui enregistre une nouvelle avancée à travers sa promotion au statut de langue nationale et officielle (article 3 bis). Dans son article 74, le nouveau projet stipule que l'alternance démocratique par la voie des urnes sera également confortée à travers la réélection du président de la République une seule fois, disposition exclue de toute révision constitutionnelle (article 178). Dans le même cadre et concernant le renforcement des libertés démocratiques, le projet affirme que la liberté de manifestation pacifique et la liberté de la presse sont garanties, ainsi que le droit d'accès aux informations et données et la garantie de leur circulation.