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Amin Zaoui : «Je suis un écrivain qui casse les tabous»
Publié dans Info Soir le 06 - 01 - 2016

Ecriture n «Qabla El-Hobbi Bi Qalil» est le nouveau roman – en langue arabe – de Amin Zaoui, paru aux éditions El Ikhtilef.
Dans cette nouvelle création littéraire, Amin Zaoui dresse un réquisitoire contre la période politique des années 1970 et le début des années 1980 en Algérie.
«Période marquée par les dérives de Boumediène, les mutations sociales et l'émergence du courant takfiriste. J'ai été moi-même victime de ce courant à l'université», confie Amin Zaoui.
C'est ainsi que l'écrivain décrit et analyse dans son roman les mutations, souvent brutales, aux plans politique et culturel en Algérie à cette époque, à travers les regards de Habil et de Sara. L'histoire se déroule à Oran. Et l'écriture est plutôt centrée sur leurs parcours individuels que sur leur histoire d'amour contrarié. Le roman brosse le portrait de Habil et de Sara dont le parcours renvoie «à des préoccupations amoureuses, politiques et humanistes qui s'avèrent tout aussi importantes chez les autres personnages». 
Ces questionnements, on eut à les déceler chez le militant nationaliste Baba Slimane, gardien du garage où Habil, devenu bouquiniste, habite, ou encore chez le général Si Sofiane, époux de Sara, qui ne consent à livrer ses secrets qu'une fois atteint de la maladie d'Alzheimer. L'originalité de cette écriture foisonnante tient du choix de l'écrivain, qui consiste à imbriquer plusieurs récits et une narration polyphonique. Amin Zaoui y multiplie les allusions et les symboles (du pouvoir notamment) pour décrire une atmosphère trouble, voire délétère, régnant à une époque de grands bouleversements idéologiques.  Amin Zaoui est un romancier bilingue (il écrit en français comme en arabe et à ce propos, il confie : «J'ai toujours lu et écrit avec ces deux langues. Et j'ai toujours voulu sauvegarder cet espace linguistique».) d'une originalité étonnante. Il jouit d'une extraordinaire créativité littéraire. Cette originalité tient de la façon dont il envisage l'écriture. Une écriture audacieuse, osée. En effet, l'écriture d'Amin Zaoui se définit comme telle : audacieuse, osée.
A ce propos, il déclare : «Absolument. Je suis quelqu'un qui défend la liberté, la liberté de la diversité, de la pluralité, de la création, de l'écriture. Je défends la liberté d'être pas comme l'autre, c'est-à-dire la liberté de la différence. Je défends la cause de la femme qui est au centre de mon écriture. Je défends la liberté individuelle, la citoyenneté, une société libre, riche de sa diversité. Je me qualifie comme un écrivain qui casse les tabous. Mais il faut le signaler, je ne brise pas les tabous gratuitement. Je suis un académicien, un universitaire. Quand je traite, par exemple, un sujet religieux, je me réfère directement au texte arabe, c'es-t-à-dire au texte ori-ginel. Je suis aussi un écrivain en langue arabe. Je suis dans une société algérienne et je connais bien ma société. Donc je sais de quelle façon traiter des sujets sensibles. Il faut briser les tabous selon les données savantes, avec un esprit critique et intelligent.» Ainsi, Amin Zaoui estime qu'il ne faut pas briser les tabous gratuitement. «L'écrivain qui veut briser les murs de l'interdit doit assumer une certaine responsabilité scientifique et savante», dit-il, et d'abonder : «Quand on veut écrire sur la religion, le sacré ou le sexe, il faut connaître les fondements scientifiques, patrimoniaux, historiques, philosophiques et légaux. Sinon, on verse dans la provocation. Il y a un côté pédagogique à prendre en compte lorsqu'on brise un tabou également.»
Yacine Idjer
l Amin Zaoui, qui se dit être sensible à la moralité qu'impose la science, déclare : «Aujourd'hui, nous avons besoin d'un roman audacieux. Mais l'audace doit être bâtie sur un savoir, une culture, un argumentaire qui tient. Si on ne sait pas raconter une histoire, il est préférable de ne pas écrire de romans. Je considère l'écriture comme la sœur jumelle de la liberté. On ne peut pas construire la société avec la censure.» Et à la question de savoir si cela est une façon pour lui de s'insurger contre la société, Amin Zaoui répond : «Pour moi, la littérature est une révolution en continu. Elle révolutionne l'écrivain lui-même et aussi le lecteur. Une société ne peut avancer ni évoluer sans littérature libre et libératrice.» S'exprimant sur la raison qui l'a amené à écrire, Amin Zaoui dira : «La lecture. Il n'y a pas d'écrivains sans lecture. Les grands lecteurs peuvent se transformer en écrivains. La lecture d'abord, ensuite l'écriture. J'ai grandi parmi les livres, en français comme en arabe. J'ai grandi dans une bibliothèque, celle de mon grand-père. Cela m'a donné l'envie d'immerger dans l'univers des livres et, du coup, d'aller vers l'écriture. Il y a aussi un autre facteur, celui de l'oralité. Je suis le fils d'une maman qui racontait magnifiquement. Elle était une très bonne conteuse. Sa voix m'a bercé. Elle a bercé mon enfance. Je suis l'écrivain public de ma mère. Quand j'écris, je suis hanté par la voix de ma mère. Ce sont donc ces deux raisons – la première celle des livres et la seconde celle de l'oralité – qui expliquent pourquoi je suis écrivain.» Y. I.


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