La 56e édition de la Foire internationale d'Alger du 23 au 28 juin prochain    Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à plus de 50.144 martyrs et 113.704 blessés    Agression sioniste : au moins 124.000 Palestiniens déplacés ces derniers jours à Ghaza    Le président de la FAF appelle l'ensemble des acteurs à s'allier au projet de développement du football national    Accidents de la route : 35 morts et plus de 1600 blessés en une semaine    Textiles et cuirs: le groupe public GETEX compte ouvrir 7 usines en 2025    Zerrouki reçoit le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger    Oran: arrestation de cinq personnes impliquées dans une affaire d'enlèvement et d'assassinat d'un mineur    Vers des prix plus accessibles…    La diplomatie palestinienne dénonce la création de nouvelles colonies sionistes    Les négociations américano-ukrainiennes sur un cessez-le-feu ont débuté à Riyad    Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, arrêté sur décision de la justice    Dix nouveaux GAB pour alléger les files d'attente    L'Eswatini déchante, le Gabon dans la douleur    Algérie-Mozambique, un match qui se jouera sur des micros détails    Grand Prix Apollon Temple : L'Algérien Youcef Reguigui sur le podium    Six nouveaux postes transformateurs électriques installés à Médéa    Lutte contre le terrorisme    750 morts et 30.000 blessés sur les routes en une année    Plus de 200.000 repas du ftour servis depuis le début du mois de Ramadhan par le conseil ''Souboul El-Kheirat''    9 blessés dans un accident de la route à Mesra    La peur devenue la variable d'ajustement de la gouvernance despotique    Islam : L'Odyssée du Ramadhan    Autorité religieuse Al-Azhar interdit la diffusion de la série «Muawiya», premier calife de la dynastie omeyyade    Les décisions du président de la République relatives à la prévention contre la drogue et les substances psychotropes "extrêmement importantes"    Batna: commémoration du 69e anniversaire de la mort du martyr Mostefa Ben Boulaïd    Le rôle de la société civile dans la sensibilisation et la mobilisation contre le terrorisme mis en avant    Opération de numérisation du site archéologique de Timgad    Le cinéma algérien connait une "véritable dynamique"    Mondial 2026/Algérie-Mozambique: les Verts intensifient leur préparation à Sidi Moussa    Lutte contre le terrorisme: signature d'un protocole de coopération entre l'ONSC et le AUCTC    «La critique n'a jamais été interdite en Algérie»    Décès de l'ancien international algérien de football Djamel Menad Condoléances du président de la République    Le président de la République réaffirme son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie à Sao Tomé-et-Principe    CHAN 2024: les Algériens achèvent leur stage à Annaba        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De la problématique de l'écriture en Algérie
À BÀTONS ROMPUS AVEC RACHID BOUDJEDRA ET AMIN ZAOUI
Publié dans Liberté le 07 - 12 - 2010

Présents à Batna pour le séminaire sur la littérature maghrébine d'expression française, ces deux auteurs, bilingues de surcroît, reviennent, dans cet entretien, sur la réalité de la littérature algérienne et de son devenir.
Liberté : Comment dessinez-vous les repères de la littérature algérienne un demi-siècle après l'Indépendance ?
Amin Zaoui : Après ce temps, on se pose la question sur le bilan de trois générations qui se sont succédé depuis les indépendances de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Est-ce que ces générations ont continué d'écrire avec le même souffle que celui de la génération des années cinquante, comme Mohammed Dib, Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun ; où y a-t-il du renouveau dans la structure de l'écriture en français et aussi dans les soucis proposés dans ces écrits ? Personnellement, je dis que celui qui a répondu aux opposants à l'écriture en français chez nous est bien Rachid Boudjedra par son roman la Répudiation, publié en 1969. Un roman qui a causé une réelle rupture avec l'écriture pédagogique dans le sens de l'enseignement et du nationalisme. Je pense que c'est à partir de la Répudiation que le roman francophone algérien s'est débarrassé du complexe de la première génération pour passer à d'autres expériences au niveau de l'esthétique et du contenu. Ont suivi Rachid Mimouni, Tahar Djaout et ma génération à moi. On ne pose plus le souci de notre relation avec l'autre. Maintenant, l'auteur exprime sa relation avec lui-même, avec sa société ; il expose des conflits sociopolitiques et religieux.
Le roman algérien d'expression francophone est devenu un phénomène.
Rachid Boudjedra : Moi, je me pose la question si je n'ai pas utilisé cette langue en 1969 ? Comme je suis bilingue, j'aurais pu écrire en arabe.
C'était pour écrire en liberté ce que j'aime et briser les tabous de notre société. De mon temps, on a pensé que la génération qui nous succédera écrirait en arabe, chose qui n'a pas été, puis celle d'après et d'après, jusqu'à celle d'Amin qui a écrit en arabe puis en français.
Peut-être eux aussi pour briser les mêmes tabous que nous. Moi, je me suis converti à l'arabe parce que je me suis fait un nom, je m'étais libéré du circuit de commande, du contrôle politique et moral et le pouvoir a fini par changer son regard sur moi.
Peut-on en déduire que l'écrivain algérien ne peut être libre que dans une langue autre que l'arabe ?
Rachid Boudjedra : Je prends l'exemple du dernier roman d'Amin Zaoui (ndlr : la Chambre de la vierge impure).
Il n'est pas seulement audacieux, il est beaucoup plus que cela. Il a brisé des tabous terribles et je ne le vois pas traduit dans le monde arabe, pas pour le moment du moins.
Comment voyez-vous alors l'avenir du roman algérien, écrit en arabe ou en français ?
Rachid Boudjedra : Le champ est ouvert à tous pour écrire et, maintenant, il y a un cumul de créations littéraires. Il y a des noms qui se distinguent, tels Bachir Mefti et Mustapha Benfodil. J'étais en Chine et la question qu'on me posait là-bas est pourquoi l'Algérien écrit et produit tant ? Avec l'existence de nouvelles maisons d'édition de qualité telle la maison d'édition Barzakh, qui nous publie Amin et moi et qui a obtenu un prix des Pays-Bas qui prime les meilleures maisons d'éditions dans le monde, on sent qu'il y a un changement, une ouverture qui s'annoncent dans nos universités qui commencent à nous présenter aux jeunes à travers nos écrits, chose qui était refusée avant.
Amin Zaoui : Personne ne peut nier qu'il y a, actuellement, de nouvelles voix algériennes qui commencent à réaliser une présence sur la scène littéraire arabe. À côté de ceux cités par Boudjedra, j'ajoute Kamel Krour, Samir Kacimi, Zahra Dik et bien d'autres noms qui se font lire dans le monde arabe.
Même chose pour ceux qui écrivent en français, comme Benfodil, Amari, Sofiane Hadjadj… Ils ont des écrits qui attirent vraiment l'attention.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.