Repères n La première bataille achevée par une victoire grandiose du roi libyen (Amazigh) Chachnaq (Sheshonq) qui, après avoir conquis le Delta du Nil, fonda la XXIIe dynastie pharaonique. A la question de savoir pourquoi le 12 au lieu du 1er janvier à propos de Yennayer, Saïd Chemakh, docteur en linguistique et enseignant au département de langue et culture amazigh à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, répondra dans sa communication sur l'origine de Yennayer, que la réforme de ce calendrier dite «Julienne» est l'instauration de l'année bissextile en 46 après JC. A cette époque après avoir constaté que le tour complet du soleil se faisait en 365 jours et 6 heures au lieu de 5 heures 48 minutes et 47.5 secondes, ce petit surplus rajouté tous les quatre ans s'est accumulé pendant des siècles jusqu'en 1582. C'est alors que le pape Grégoire XIII imposa le calendrier «grégorien» en supprimant comme années bissextiles celles qui se terminent par 00 et les journées du 6 au 14 octobre en décrétant le passage du 5 au 15 octobre 1582. Quant au choix de 950 avant J-C, qui commémore la première bataille achevée par une victoire grandiose du roi libyen (Amazigh) Chachnaq (Sheshonq) qui, après avoir conquis le Delta du Nil, fonda la XXIIème dynastie pharaonique, comment étant le point de départ de l'actuel calendrier berbère, il a été établi par l'académie berbère fondée en 1966 par Mohand Arab Bessaoud à Paris comme étant le point de repère de l'actuel calendrier berbère.. «Cet évènement est d'ailleurs fêté par les Ichawiyen dans les Aurès et emprunte l'appellation arabisée de ce jour Ass n Ferâaoun (le jour du Pharaon) à la mémoire de la mort du Pharaon tombé dans la mer. L'usage de ce calendrier permet, ainsi, aux Imazighen de passer du temps cyclique de la tradition et du vécu à un temps linéaire, historique. Quant au contenu du calendrier agraire, il est très ancien», dira M. Drici. Le choix de repère historique est établi par les peuples selon leurs préférences. Ainsi, le calendrier universel (Chrétien) fait référence à la naissance du Christ, alors que celui des musulmans au prophète Mohammed (QSSSL) le jour de la Hidjra, celui d'Imazighen, se réfère à l'intronisation du roi Cheshnoq en tant que Pharaon d'Egypte. Abondant dans le même sens, Hamid Bilek, archéologue et cadre du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) en retraite, a lors de sa conférence intitulée «Yennayer : le symbole du renouveau amazigh, une histoire à revisiter», a affirmé que les amazighs ont choisi la date de 950 avant J.C, l'année durant laquelle le roi Chechnaq, descendant des amazighs, est monté sur le trône de la 22e dynastie en Egypte, après avoir combattu les Pharaons. Sa famille est restée sur le trône durant deux siècles, de Chachnaq 1 jusqu'à Chachnaq 5», en substance, il ajoute que la présence des amazighs en Egypte est antérieure à l'époque du roi Chechnaq. «Dans la palette de Narmer, roi de la première dynastie égyptienne, les amazighs sont cités et évoqués comme parmi les habitants de la vallée du Nil. L'Histoire a démontré que les relations, souvent conflictuelles, entre les Amazighs et les Pharaons remontent à près de 3 000 ans avant J.C». «La fixation du calendrier amazigh instauré par l'Académie berbère de cette date comme étant un repère, est basée sur des faits historiques et des mythes archéologiques, et l'archéologie se pose comme révélateur de l'histoire, pour ne pas casser les mythes», dira-t-il encore. S'agissant de la réforme du calendrier grégorien en 1582 par Grégoire XIII, M. Bilek affirmera que si la majorité des pays du monde chrétien l'ont adopté dès le départ, ce n'est pas le cas des orthodoxes qui célèbrent le Nouvel an le 12 janvier jusqu'au jour d'aujourd'hui, alors que d'autres pays l'on adopté récemment à l'image de la Grande Bretagne en 1752, la Grèce en 1923, la Russie en 1918, la Chine en 1929, et ce, pour des considération stratégiques et que la plupart des peuples gardent toujours leurs propres calendriers à l'image des Juifs, des Russes ou encore des Chinois. Dans le même sillage, Nedjima Plantade est auteur de deux ouvrages : «La guerre des femmes et Magie et amour en Algérie.» (La Boîte à documents, Paris, 1988) et «L'honneur et l'amertume.» Le destin ordinaire d'une femme kabyle (Baland, 1993), a soutenu une thèse de 3e cycle intitulée «Magie féminine et sexualité en Kabylie : étude ethnopsychiatrique" sous la direction de Georges Devereux, à l'EHESS en 1984, a soutenu que Yennayer est d'origine andalouse. Puis elle pose la question de l'absence totale de traces de transmission depuis l'antiquité : «comment expliquer la présence actuelle du calendrier julien partout en Afrique du Nord, d'Est en Ouest et du Nord au Sud ? Comment expliquer aussi que parallèlement aux mois juliens, on trouve des périodes de 40 jours parfaitement identifiées partout en Afrique du Nord : Lyali (pour les froidures blanches et noires), Smaïm (pour les chaleurs sèches), Nisan (pour les pluies de printemps) ?». Pour elle, la passion des amazighs pour l'agriculture que reflète le calendrier berbère, conduit sur la piste des agronomes andalous du Moyen âge. Ces derniers ont en effet rédigé et diffusé en arabe (langue de diffusion scientifique de l'époque) à partir du XIe siècle, des traités d'agriculture rationnelle reprenant le calendrier julien espagnol que toute l'Europe, ainsi que l'empire grec byzantin avaient conservé depuis l'empire romain.