Intervention n Suite à la vague de protestations qui a secoué la Tunisie depuis plusieurs jours, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a déclaré, hier dans une allocution télévisée, que «la Tunisie est visée dans sa sécurité et sa stabilité, mais pas dans son entité». Le président tunisien a reconnu, hier soir, que la contestation contre le chômage et l'exclusion sociale qui agite son pays était «naturelle», tout en accusant des «mains malveillantes» de chercher à récupérer la situation. «Des parties malintentionnées et connues» ont utilisé les protestations légitimes dans certaines régions pour semer la discorde, a-t-il dit, précisant que leur appartenance politique est connue, qu'il s'agisse de partis autorisés ou non. Il a, également, averti contre l'infiltration de terroristes dans ces mouvements, ajoutant que des malfaiteurs et des cambrioleurs ont exploité ces protestations pour perpétrer des actes de violence et vandaliser des biens publics et privés, ce qui a conduit à décréter le couvre-feu, rappelant que l'état d'urgence est en vigueur et appliqué dans la flexibilité mais avec sérieux. «La nouveauté, c'est qu'il a semblé à Daech (un acronyme arabe de l'EI), qui est présent en Libye, presque à nos frontières maintenant, que la situation lui permettait de fourrer son nez dans cette opération», a-t-il soutenu. Caïd Essebsi a sévèrement critiqué certains excès médiatiques dans la couverture des événements qui ne prennent pas en compte la situation prévalant dans le pays. Il a qualifié de légitimes les protestations menées par des jeunes qui endurent le chômage et la marginalisation depuis une longue période, alors que la Révolution a pour slogan la liberté et la dignité. Le gouvernement actuel, qui a pris ses fonctions depuis presque un an, a hérité d'une situation économique difficile, un chômage élevé, qui touche environ 700 000 jeunes, dont 300 000 diplômés du supérieur, a-t-il rappelé, demandant au gouvernement de présenter des programmes visant à réduire rapidement le chômage dans les régions défavorisées. Caïd Essebsi a affirmé que la lutte contre le chômage fait partie des priorités du gouvernement, se déclarant confiant que le gouvernement trouvera les financements nécessaires pour remédier à cette situation et à satisfaire les revendications des chômeurs. Le chef de l'Etat a tenu à rassurer le peuple tunisien de l'existence d'institutions qui veillent à la sécurité des citoyens et de leurs biens, saluant les efforts des forces de la sûreté et de l'armée nationale dans l'instauration de la stabilité et la préservation des biens.