Béji Caïd Essebsi est aussi venu rencontrer un vieil ami, le Président Bouteflika Comme le destin se répète, en 1988, le président Bourguiba, qui était déjà fatigué, avait déclaré au président Chadli lors de leur dernière rencontre, en ses termes: «Tounes rahi fi rakebtek» (autrement dit, la Tunisie est sous ta responsabilité). Vingt heures après avoir reçu le président du mouvement tunisien Ennahdha, M.Rached Ghannouchi, le Président Bouteflika a reçu l'ancien Premier ministre tunisien,M.Béji Caïd Essebsi, considéré comme le chef de file de l'opposition en Tunisie et leader du mouvement politique Nida Tounès (l'Appel de la Tunisie). Cette rencontre politique et diplomatique entre le chef de l'Etat et les deux leaders des principales forces politiques en Tunisie, traduit une véritable présence et une importante implication de l'Algérie dans le règlement de la crise politique en Tunisie. Comme le destin se répète, en 1988, le président Bourguiba, qui était déjà fatigué, avait déclaré au président Chadli, lors de leur dernière rencontre, en ses termes: «Tounes rahi fi rakebtek» (autrement dit, la Tunisie est sous ta responsabilité). Les deux hommes politiques tunisiens sont donc venus à Alger pour solliciter l'aide et le soutien de l'Algérie dans la poursuite du processus démocratique et surtout informer le Président Bouteflika, sur l'accord qui a été convenu entre les deux parties, lors de leur dernière rencontre, le 15 août dernier à Paris. Cette rencontre hautement politique dénote aussi que rien ne se fera en Tunisie sans l'aide et le soutien de l'Algérie, le pays frère et le voisin frontalier. Si la rencontre a permis d'examiner les relations fraternelles privilégiées qui lient les deux pays frères et voisins et la nécessité d'entreprendre tout ce qui est susceptible de les développer et les approfondir dans tous les domaines, elle atteste surtout que l'Algérie est un pays incontournable dans le règlement de la crise en Tunisie. M.Béji Caïd Essebsi est venu informer le Président Bouteflika des démarches en cours pour la réalisation des exigences de l'étape de transition en Tunisie, outre la situation dans la région. Le chef de l'opposition tunisienne est venu apporter des éclairages supplémentaires aux déclarations apportées au Président Bouteflika par le leader d'Ennahdha et dresser surtout un portrait global de la situation politique et économique qui est presque catastrophique dans son pays. Il faut dire aussi que Béji Caïd Essebsi a discuté ouvertement et fraternellement avec le Président Bouteflika puisque les deux hommes se connaissent depuis des années, et que Béji Caïd Essebsi, occupait le poste successivement de ministre de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères entre 1965 et 1986 sous le règne de Bourguiba. Les deux hommes qui ont géré conjointement des dossiers communs se concertent aujourd'hui sur l'avenir des relations profondes et fraternelles entre l'Algérie et la Tunisie. Ces consultations traduisent aussi une volonté réelle du gouvernement algérien de veiller sur son pays voisin et frère, de toute dérive et dérapage politiques. Sa stabilité est importante pour la paix dans la région. Après la défection du Qatar, qui a visiblement perdu ses «révolutions» arabes, la Tunisie peut compter sur l'Algérie sur un soutien politique sécuritaire et économique. L'Algérie apportera son aide à la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi sur une solidarité économique pour sortir de la crise née depuis la révolution du Jasmin.