Des centaines de jeunes promoteurs d'entreprises créées dans le cadre des dispositifs d'aide à la création d'emplois (Cnac, Anset et Angem) ont investi hier la rue en organisant une marche escargot sur la RN12 à partir de la localité de Oued Aïssi jusqu'à la ville de Tadmaït, afin de réclamer un meilleur cadre de travail. Cette action de rue initiée par le Collectif d'appui à la micro-entreprise (Came) sous le slogan «Nous refusons d'être victimes d'une politique d'emploi chaotique», a vu la participation de centaines de jeunes promoteurs des différentes localités de la wilaya qui se sont regroupés tôt le matin au niveau de la localité de Oued Aïssi avec leurs véhicules (voitures, engins, tracteurs et camions) avant de prendre la route sous forme d'une marche escargot sur une trentaine de kilomètres à destination de Tadmaït. Une action qui a engendré un énorme embouteillage au niveau de l'axe autoroutier (RN12) reliant Tizi Ouzou à Alger. A travers cette démonstration de force, ces jeunes promoteurs de la wilaya de Tizi Ouzou réclament l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires contre les promoteurs en difficulté, la prolongation des délais de remboursement et suppression des taux d'intérêts ainsi que les pénalités, l'instauration d'un environnement favorable au travail, l'exonération totale d'impôts et accès au foncier. «Nous voulons surtout interpeller les pouvoirs publics sur les difficultés que vivent les quelque 1800 jeunes promoteurs de la wilaya car ce n'est pas possible de continuer à travailler dans des conditions pareilles», s'insurge Yacine Guellal, secrétaire général du Came, qui réclame tout bonnement des pouvoirs publics une exonération totale des impôts pour les entreprises créées dans la cadre des dispositifs d'aide à l'emploi. «Nous avons créé des entreprises avec le soutien de l'Etat mais aujourd'hui nous nous sentons lâchés. Nos revendications sont tout à fait légitimes car si l'Etat veut vraiment aider les jeunes à investir le monde de l'entrepreneuriat, les organismes concernés doivent les accompagner comme cela se fait un peu partout à travers le monde. D'ailleurs nous réclamons la prolongation des délais de remboursement des crédits et une exonération totale d'impôts parce que nous estimons qu'il est tout de même aberrant qu'une petite entreprise créée dans le cadre de l'Ansej se voit obligée de payer la TVA au même titre que les grandes entreprises telles que Sonatrach ou Cevital», ajoute-t-il non sans affirmer que cette action de rue a été décidée «dans l'espoir de faire réagir les autorités», mais dans le cas contraire le collectif des jeunes promoteurs menace de recourir à d'autres actions plus radicales. «Face à la sourde oreille des responsables, nous avons décidé de recourir à cette action et nous ne comptons pas revenir en arrière car dans le cas où nos revendications n'aboutiraient, notre prochaine action consistera au blocage de toutes les villes de la wilaya avec nos matériels jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», menace le représentant des jeunes promoteurs de Tizi Ouzou.