Les blocages sont multiples, précisent des promoteurs qui ont décidé de se structurer en collectif d'appui à la microentreprise Ansej-CNAC-Angem dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les promoteurs d'investissement dans le cadre des fonds d'aide à la création d'entreprises (CNAC, Ansej et Angem) montent au créneau, ces derniers jours, pour manifester contre les mesures de l'Etat concernant notamment le remboursement de leur crédit. Ils demandent, d'ailleurs, l'ouverture des marchés publics aux petites entreprises afin de permettre la pérennité de celles-ci. Beaucoup d'entreprises ont, d'ailleurs, été contraintes de mettre la clef sous le paillasson ou carrément de changer d'activité. «Le promoteur est confronté souvent à des blocages pour arracher de petits projets pour son entreprise. Il y a de multiples aléas bureaucratiques. Cela nous décourage énormément», lance un jeune qui a créé une entreprise de bâtiment dans le cadre du dispositif Ansej. «On est obligé de se contenter de travailler seulement avec des particuliers pour vivre alors que l'Etat débloque des milliards de dinars pour les projets de développement qui traînent, selon les responsables, faute d'entreprises», enchaîne un autre, qui impute la responsabilité de ces retards à l'affectation de beaucoup de marchés à quelques entreprises seulement qui se retrouvent dépassées par la charge de travail alors qu'elles n'ont pas la main-d'œuvre nécessaire pour y faire face. Les promoteurs que nous avons rencontrés estiment que les pouvoirs publics peuvent surmonter le problème des retards dans l'achèvement des projets de développement s'ils font appels à des microentreprises chacune dans son domaine, et ce, à travers la formule de la sous-traitance. Un autre jeune, qui a mis sur pied une entreprise de BTPH dans le cadre d'un des dispositifs d'aide à la création d'emploi mis en place par l'Etat, évoque, lui aussi, les contraintes de payement des quantités réalisées. «C'est la galère pour recevoir son argent. Je vous cite un exemple seulement. J'ai terminé le travail en juin dernier, mais, je n'ai, à ce jour, pas été payé. Il y a d'énormes retards alors que l'entreprise doit payer ses ouvriers et acheter les matériaux de construction. La situation est vraiment difficile, surtout dans la wilaya de Tizi Ouzou», déplore-t-il avant d'ajouter : «Dans certains cas, le propriétaire d'entreprise fait face à une situation délicate surtout quand il y a des problèmes de terrains liés à des oppositions qui provoquent des retards pour le lancement du projet alors les prix des matériaux de construction augmentent.» Les blocages sont multiples estiment des promoteurs qui ont décidé, depuis une année, de se structurer en collectif d'appui à la microentreprise Ansej-CNAC-Angem. Ce collectif a, d'ailleurs, appelé à une action de terrain qui a paralysé, dimanche, la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger. Ils exigeaint, à travers cette manifestation de rue, «l'attribution d'une période de différé et la prolongation des délais de remboursement, la suppression des taux d'intérêt ainsi que des pénalités, l'instauration d'un environnement favorable au travail, l'exonération totale d'impôts et l'accès au foncier». Yacine Guellal, secrétaire général dudit collectif, nous a expliqué que l'environnement de travail pour ces microentreprises est vraiment difficile. «Nous demandons des solutions urgentes», clame-t-il avant de préciser qu'une délégation du collectif s'est réunie avec les responsables locaux de l'Ansej et de la CNAC, en présence du secrétaire général de la wilaya et d'un représentant de la direction de l'emploi, qui leur auraient signifié que «la satisfaction des revendications des protestataires relève de décisions centrales car il s'agit de la politique nationale de l'emploi». Par ailleurs, notons que, selon M. Guellal, plus 25 000 microentreprises, dont plus de 17 000 Ansej, ont été créées dans le cadre des dispositifs d'aide à l'emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou. «9500 dossiers de microentreprises Ansej sont en précontentieux», précise-t-il. Le collectif d'appui à la microentreprise Ansej-CNAC-Angem ne veut pas lâcher prise avant de voir les revendications des jeunes promoteurs satisfaites. «Si nos doléances ne sont pas sérieusement prises en charge, nous allons décider d'une action de remise du matériel aux banques», ajoute M. Guellal.