Initiative n C'est à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 23 février que se tiendra à la villa Abdelatif la résidence de création artistique autour du thème «Langage et expression plastique : l'art face à la violence extrême». Initiée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, cette résidence réunira dix étudiants des Ecoles régionales des beaux-arts (Tipasa, Sidi Bel Abbès, Mostaganem et Azazga), pour bénéficier d'un programme de workshops, rencontres et débats, encadrés par Karim Sergoua et Adlène Djeffal, respectivement artistes et professeurs à l'Ecole des beaux-arts de Tipasa et de Mostaganem. Comme le thème l'indique, les étudiants sont amenés, tout au long de cette résidence, à développer un travail autour de «La violence quelles que soient son origine et sa nature», expliquent les organisateurs, et d'ajouter : «L'objectif étant d'offrir aux étudiants un espace d'expression et de révéler leurs capacités artistiques quel que soit la technique ou le support utilisé.» Le rendu de la résidence se fera par une exposition des œuvres réalisées durant ces dix jours par les étudiants, qui se tiendra le 24 février. S'exprimant sur cette résidence, Karim Sergoua confiera : «Certains étudiants n'ont pas connu les années 1990, ne se sentaient pas impliqués et ne voulaient pas en parler, mais grâce aux réseaux sociaux, en voyant les images de Daech et ce qu'il fait cela les a rendus plus respon-sables, les a sensibilisés. Je pense que cette thématique est très importante, dans le sens où elle peut aborder moult sujets, comme le terrorisme, le féminisme, etc., voilà pourquoi nous l'avons choisie.» Cette résidence de création artistique, dont le programme se veut riche et constructif, s'organise comme suit : il y aura au départ des discussions autour du sujet, une présentation de photos et illustrations et films vidéo en plus du débat collectif. Ensuite, place à la discussion individuelle autour du choix personnel et début de la réalisation des projets. Après que chacun a arrêté son approche et son champ de travail, les étudiants vont se consacrer à la réalisation du travail sur les supports et avec les différents moyens d'expression plastique, à savoir peinture, dessin, croquis, photo, vidéo... Le reste des jours verra la concrétisation des projets et la discussion autour de l'accrochage et des différentes scénographies.Notons que, selon les organisateurs, «ce programme sera enrichi avec l'invitation de jeunes créateurs pendant le workshop ainsi que des artistes de renom qui viendront à l' invitation de Karim Serouga animer des petit débats autour du thème de travail». Notons aussi que cette résidence se fera en prévision des «Journées d'étude sur la production esthétique dans les sociétés en crise», qui se tiendront les 25, 26 et 27 février prochains, avec le concours de la revue Naqd, notamment. «Au départ, on voulait faire un travail technique autour des pressions plastiques en donnant libre cours à l'imagination des étudiants tout en les soutenant. Puis, la réflexion a évolué effectivement quand on a entendu parler de ces journées d'étude et de la thématique qui est bien intéressante. On a donc décidé de travailler en partant de là», explique Karim Sergoua.