Résumé de la 113e partie n Arthur dit à Glory qu'il a prévu de quitter la ville. Pat reçoit la visite de Lila, qui l'aide à faire le tri dans ses souvenirs. Pat la fit entrer pour la seconde fois dans le salon, prit une assiette, un couteau et des verres, versa le sherry et découpa de minces tranches de gâteau. «Exquis, apprécia-t-elle après en avoir goûté un morceau. — Il est bon, n'est-ce pas ?», admit Lila. Ses yeux firent rapidement le tour du salon. «Avez-vous changé quelque chose ici ? — J'ai interverti deux tableaux. Je me suis aperçue qu'ils n'étaient pas à leur place. — Que revoyez-vous au juste ? — Certains détails. Je travaillais dans la bibliothèque. Puis quelque chose m'a poussée à venir ici. J'ai immédiatement su qu'il fallait inverser la nature morte et le paysage. — Quoi encore, Pat ? Il y a autre chose. — Je me sens terriblement nerveuse, dit-elle simplement. Et j'ignore pourquoi. — Pat, je vous en prie, ne restez pas ici. Allez vous installer dans un appartement, à l'hôtel.» Lila joignit les mains d'un geste implorant. «C'est impossible. Mais j'ai besoin de votre aide ; passiez-vous le jour de Noël ici ? Racontez-moi comment c'était. — Vous aviez trois ans et demi la dernière année et vous étiez tout à fait capable de comprendre ce que signifiait Noël. Ils étaient heureux de vous avoir. Ç'a été un jour de véritable bonheur.» — Il me semble parfois me souvenir un peu de cette journée. J'avais une poupée qui marche et j'essayais de me promener avec elle. Est-ce la réalité ? — On vous avait donné une poupée qui marche cette année-là, oui. — Ma mère a joué du piano au cours de l'après-midi, n'est-ce pas ? — Oui.» Pat se dirigea vers le piano, l'ouvrit. «Vous souvenez-vous du morceau qu'elle jouait ? — Je suis sûre que c'était son air de Noël préféré : Les Cloches de Noël ! — Je le connais. Veronica a tenu à me l'apprendre. Elle disait que ma grand-mère l'aimait beaucoup.» Ses doigts se mirent à effleurer lentement les touches. Lila écouta sans quitter Pat du regard. Lorsque les dernières notes se turent, elle déclara : «Cela me paraît très proche de ce que jouait votre mère. Je vous ai dit que vous ressembliez à votre père, mais jamais je n'avais réalisé, jusqu'à cette minute, à quel point cette ressemblance était frappante. Une personne qui l'a bien connu ne peut manquer de faire le rapprochement.» A 15 heures, l'équipe de télévision du Câble du Potomac arriva chez le sénateur Jennings pour filmer sa soirée de Noël. Toby ne les quitta pas des yeux pendant qu'ils s'installaient dans le salon et dans la salle à manger, veillant à ce que rien ne fût cassé ou abîmé. Il savait combien Abby tenait à tout ce qui se trouvait dans cette maison. Pat Traymore et Luther Pelham arrivèrent à une minute ou deux d'intervalle. Pat portait une robe blanche en lainage qui mettait en valeur sa silhouette. Ses cheveux étaient noués en une sorte de chignon. Toby ne l'avait jamais vue ainsi coiffée. Cela lui donnait un air à la fois étrange et familier. A qui lui faisait-elle donc penser ? (à suivre...)