Challenge n L'agriculture est ce segment auquel de nombreux jeunes en âge de travailler tournent le dos. Un malheur pour la filière, mais une aubaine pour des centaines, voire des milliers de femmes qui s‘y intéressent de plus en plus et qui ne demandent qu'à être soutenues et encouragées dans cette voie… Le sujet était d'actualité en ce début d'année marqué par une courbe des prix du pétrole au plus bas, et par une quête de trouver la parade à cette situation. Parmi les options avancées par les pouvoirs publics : redynamiser certains secteurs jusque-là oubliés. Parmi ces derniers l'agriculture, mais aussi le personnel humain qui le compose. Et puisque boudé par les jeunes, c'est tout naturellement vers la gent féminine, qui s‘y intéresse de plus en plus, que les regards sont orientés. Début février, c'est la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, qui faisait état d'une approche conjointe qui aurait été adoptée en faveur de la promotion des activités de la femme rurale, dans le Sud et les Hauts-Plateaux, à la faveur d'une convention signée dernièrement avec le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Dans un point de presse animé au terme d'une visite de travail de deux jours dans la wilaya d'Illizi, Mme Meslem a indiqué que son département mettait en œuvre divers mécanismes à la faveur de la femme rurale, dans les zones reculées des différentes régions du pays, parmi lesquels la convention précitée. «La femme sera, ainsi, accompagnée dans la réalisation de certaines activités liées au volet agricole, à l'instar de la création de petites exploitations agricoles susceptibles de lui assurer une stabilité dans ces régions», a affirmé la ministre. L'année 2016 sera celle de la «solidarité par excellence», grâce à une série de programmes à arrêter prochainement par une commission installée au niveau du ministère et visant la promotion des activités de solidarité en général, «loin des initiatives occasionnelles», a-t-elle ajouté. Au grand bonheur de centaines de femmes, parmi lesquelles la jeune Lamia de Mila, fermière et gérante à plein temps d'un élevage de vaches laitières. A 28 ans, elle a troqué sa blouse blanche d'institutrice pour se lancer dans l'élevage de vaches laitières après avoir acquis 10 vaches dans le cadre d'un projet d'investissement appuyé par l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej)… Lyes Sadoun Assala oua tawassoul : l'authenticité avant tout l L'association a entamé son projet en 2010, grâce à une aide financière et du matériel de couture obtenus auprès du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Le petit groupe en formation n'a pas tardé à s'agrandir et les activités de l'association se sont élargies au tissage des tapis berbères. «A Aïn Beïda, comme dans plusieurs régions d'Oum El Bouaghi, le savoir-faire en matière de tissage est demeuré intact grâce à l'apport précieux de quelques expertes qui n'ont pas hésité à enseigner aux jeunes filles les techniques du tissage», soutient la présidente de l'association, Fadela Mecheri, toute fière d'annoncer que l'association compte aujourd'hui plus de 300 adhérentes. L. S Les recycleuses du Djurdjura Recycler de vieux vêtements pour créer des sacs, des couvertures, des chapeaux... Il suffisait d'y penser. De jeunes femmes vivant dans des villages enclavés de la wilaya de Tizi Ouzou s'y sont collées en se lançant dans cette activité innovante, 100% écolo. Elles ont monté des microentreprises avec un concept tout nouveau en Algérie : le recyclage. Menée en partenariat avec la fondation «Elle» et l'association Amsed, cette activité, qui entre dans le cadre d'une tendance très vantée sur les réseaux sociaux «Faites-le vous-même !», se propage visiblement bien parmi les jeunes femmes. Ces dernières, vivant dans des villages isolés et n'ayant pas la chance de bénéficier de formation professionnelle, ont trouvé une alternative fort intéressante. Ce projet porteur qui a vu le jour à Tizi Ouzou a permis à ces jeunes femmes de multiplier leurs chances de jouir d'une vie digne, d'être productives et d'apporter une contribution considérable à l'économie de leur village. Aujourd'hui, la fondation «Elle», dont l'objectif principal est de défendre la place des femmes, leur droit à s'épanouir et à s'affirmer dans la société, et l'association Amsed contribuent à booster ces femmes pour aller de l'avant et s'insérer dans le monde professionnel en innovant.