Dégradation La librairie algérienne souffre d?un réel déficit logistique qui la laisse dans un état archaïque et l?empêche d?évoluer. La clientèle reste sur sa faim. En fait, il n?y a pas de véritables librairies au sens plein du terme. En Algérie, il n?existe pas de librairies spécialisées, il y a seulement des librairies générales, des échoppes, voire des points de vente, où l?on trouve aussi bien des livres, des manuels scolaires, des journaux que du matériel de bureau. Mais une librairie répondant à sa réelle vocation, il n?en existe cependant que peu, et dont le nombre sur la place d?Alger ne dépasse guère les cinq. Ces librairies comme El Ghazali, Ibn Khaldoun, Tiers-Monde, ou encore Arts et Lettres, se sont constituées d?une manière professionnelle en de véritables lieux où le livre est davantage pris en considération et mis en valeur. Les lacunes ? La librairie algérienne en connaît une panoplie. Elle souffre d?un réel déficit logistique qui la laisse dans une situation précaire et archaïque, l?empêchant d?évoluer et de répondre d?une manière directe et concrète aux besoins de la clientèle. Pis encore, celle-ci est dépourvue de banque de données, ce qui ne facilite guère la disponibilité du livre. Le manque d?expérience du personnel dans le placement des livres sur les rayons et dans la disposition de la vitrine fait aujourd?hui que la librairie algérienne accuse un extraordinaire retard en la matière. Toutefois, et depuis quelques années, les libraires algériens ont commencé à prendre conscience de l?état de leur «patrimoine» et de la nécessité de s?organiser en association pour entrevoir une action commune, et pour mieux redéfinir le concept de la librairie en Algérie avec comme objectif précis de conférer un statut appréciable aux libraires, en se conformant aux normes internationales, donnant ainsi une formule plus moderne et un exercice pratique de la librairie. Réactualiser et penser à réformer ce lieu du savoir et havre du livre, constitue aussi un autre objectif de taille, mais cela nécessite avant tout un savoir-faire, d?où le recours imminent à l?expérience française, enrichissante à bien des égards. Les libraires français ? et même belges ? se montrent et se disent prêts à amorcer un travail de coopération. Pour que tout soit dans les normes, ce partenariat doit commencer d?abord par une formation sur le double plan théorique et pratique. Cet ensemble de formation aidera les libraires à avoir une efficacité logistique et une visibilité plus précise du domaine. Ce partenariat consiste ensuite à établir un programme de travail commun qui a pour but de tracer un programme de collaboration et d?échange de connaissances. Un programme qui se veut large et positif en favorisant le développement des nouvelles technologies afin de profiter d?une nouvelle circulation de l?information et assurer ainsi la promotion du livre algérien et de l?édition algérienne dans les librairies françaises.