Un cycle de formation spécialisée concernera à partir du mois d'octobre les libraires algériens. La vitrine des librairies est terne. Les «quelques» ouvrages qui y sont exposés demeurent très chers. Tandis qu'un certain nombre de libraires tentent, en s'organisant dans le cadre d'entités associatives, de trouver les voies et les moyens pour faire sortir cette activité, aussi noble qu'elle soit, de l'ornière, la situation délétère du livre dans notre pays, n'est pas, à vrai dire, pour arranger les choses. Lundi dernier, au cours d'une rencontre-débat en marge du Salon international du livre, les libraires regroupés dans l'association Aslia avec leurs homologues français, ont passé en revue les principaux obstacles sur lesquels bute leur activité. Le constat établi n'est pas moins complaisant : la situation des librairies algériennes souffre terriblement de l'absence de politique du livre. De là, apparaissent, au grand jour, les problèmes qui font que ce produit, à la fois intellectuel et commercial, demeure, à ce jour, un objet de «luxe», inaccessible aux larges couches sociales et que seules les bourses, plus ou moins aisées, peuvent acquérir. Tour à tour, les conférenciers ont énuméré leurs griefs dont une grande partie, tient, ont-ils unanimement souligné, à l'événement de l'euro et les incidences de la conversion de cette monnaie en dinars. D'où les prix exorbitants et dépassant, souvent, toute logique, des ouvrages proposés. D'autres bibliothécaires ont épinglé, quant à eux, le désordre qui règne dans le marché national à cause, ont-ils fait remarquer, de l'importation «anarchique» à laquelle se livrent, sans concertation aucune, les libraires. Pour y remédier, on pense déjà à sensibiliser les intéressés sur l'idée de créer une «centrale», qui est une sorte d'entreprise spécialisée dans l'importation du livre, par le biais de laquelle passeront toutes les commandes et les approvisionnements de l'ensemble des libraires d'Aslia. Une «solution» que les libraires français ont aussitôt salué. Ils ont même décidé avec leurs homologues d'Aslia de faire profiter l'activité de l'expérience française, notamment en ce qui concerne la formation: à partir de la mi-octobre, et durant deux années, un cycle de formation continue concernera une quinzaine de libraires algériens. Ces derniers auront, durant cette période, à étudier le fonctionnement de l'ensemble des maillons qui forment la chaîne de l'activité libraire: gestion des stocks, communication, approche de la clientèle, outils bibliographiques... Le financement du stage sera, en partie, pris en charge par l'ambassade de France en Algérie.