Résumé de la 8e partie n Catherine sentit ses jambes flageoler. «Appelez la police ! cria-t-elle. Mon petit garçon a disparu !» II les dépassa, mais se cogna dans une dame qui lui jeta un regard noir. «Tu ne peux pas faire attention ! — Pardon», dit Brian poliment, levant les yeux vers elle. A cette seconde, il faillit perdre la trace de la femme qu'il pourchassait, la rattrapa au moment où elle descendait un escalier et parcourait rapidement un long couloir qui conduisait à la station de métro. Lorsqu'elle franchit le tourniquet, il se glissa derrière elle et la suivit jusqu'au quai. La voiture était bourrée à craquer et il faillit ne pas pouvoir monter. La femme était debout, se tenant à l'une des poignées suspendues au-dessus de sa tête. Brian resta à côté d'elle, cramponné à une barre verticale. A la station suivante, elle écarta les passagers pour se diriger vers les portes automatiques. Coincé par la foule qui se pressait devant lui, Brian crut qu'il ne parviendrait pas à sortir à temps, et il dut accélérer le pas pour la rejoindre. II la suivit dans les escaliers qui menaient à une autre ligne. Cette fois, la voiture était moins encombrée et Brian se mit à côté d'une vieille dame qui lui rappelait sa grand-mère. La femme à l'imper-méable sombre descendit au deuxième arrêt et il la suivit à nouveau, les yeux rivés sur sa queue-de-cheval, tandis qu'elle montait presque en courant l'escalier qui donnait sur la rue. Ils débouchèrent dans un carrefour animé. Des autobus circulaient dans les deux sens, accélérant au croisement avant que les feux ne passent au rouge. Brian lança un coup d'œil derrière lui. Aussi loin que portait son regard, il ne voyait que des immeubles d'habitation. Des centaines de fenêtres éclairées. La dame avec le portefeuille attendit au bord du trottoir que le feu change. Le signal «Traversez» s'alluma et il franchit la chaussée à la suite de sa proie. En atteignant le côté opposé, elle tourna à gauche et descendit d'un pas rapide le trottoir en pente douce. Brian jeta un regard bref au panneau indiquant le numéro de la rue. Lorsqu'ils étaient venus l'été dernier, sa mère lui avait expliqué comment s'y reconnaître à New York. «Grand-mère habite 87e Rue, avait-elle dit. Nous sommes dans la 50e. A combien de blocs se trouve son appartement ?» Le panneau qu'il avait aujourd'hui sous les yeux indiquait la 14e Rue. II fallait qu'il s'en souvienne, se dit-il avec détermination tout en emboîtant le pas à la femme qui était en possession du portefeuille. Soudain, il sentit des flocons de neige sur son visage. Le vent s'était levé et le froid lui piquait les joues. II espéra voir apparaître un agent de police à qui demander de l'aide, mais il n'y en avait pas un seul aux alentours. Quoi qu'il arrive, il savait ce qui lui restait à faire — il allait suivre cette femme jusqu'à l'endroit où elle habitait. II avait toujours le dollar que sa maman lui avait donné pour le violoniste. Il ferait de la monnaie et téléphonerait à sa grand-mère pour qu'elle envoie un agent qui rapporte-rait le portefeuille de sa maman. A suivre