Musique n Les messages de soutien et de vœux des internautes et des artistes n'ont pas cessé sur Facebook et sur la Toile. La nouvelle s'est propagée comme une traînée de poudre. L'interprète de la chanson chaâbie, Abdelmadjid Meskoud, a été victime d'un AVC (accident vasculaire cérébral). C'est son ami Mohamed Lamaroui, également chanteur chaâbi, qui a annoncé la nouvelle. C'est sur sa page Facebook qu'il a posé un message signalant que le chanteur Abdelmadjid Meskoud a été victime d'un AVC. Depuis les messages de soutien et de vœux des internautes et des artistes n'ont pas cessé sur Facebook et sur la Toile. De son côté, l'opérateur culturel de la wilaya d'Alger, Art et culture, a présenté sur sa page Facebook ses vœux de bonne santé et de rétablissement à l'artiste et lui souhaitant de revenir vite sur scène. Sa dernière apparition sur scène remonte 20 février dernier à l'Institut du monde arabe à Paris où il a donné un concert. Abdelmadjid Meskoud est un chanteur de chaâbi né le 31 mars 1953 dans le quartier algérois d'El-Hamma à Belcourt (aujourd'hui Belouizdad). Artiste autodidacte, on lui reconnaît une certaine maîtrise de l'art du chaâbi. C'est en 1989 que le chanteur créa l'événement avec une chanson qui va entrer dans les annales de la chanson algérienne, en se révélant au grand public avec «El-Assima», un titre phare et qui a particulièrement cartonné en terme d'écoute et de vente. Avec «El-Assima», une ode, un hommage à la ville d'Alger, à écouter et à réécouter sans modération, Abdelmadjid Meskoud, se faisant très discret ces dernières années, préférant prendre ses distances avec les médias, s'est illustrés dans le film «El-Gusto». Ce film, sorti en 2011, réalisé par Safinez Bousbia, raconte l'histoire d'un groupe de musiciens algériens que la guerre d'Indépendance a séparé et que la musique a réuni 50 ans plus tard. En effet, dans ce film chargé d'émotions, il est question de raconter le chaâbi, cette musique populaire créée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d'Alger par le grand musicien de l'époque, El-Anka. Elle rythme l'enfance de ses jeunes élèves du Conservatoire, arabes ou juifs. L'amitié et leur amour commun pour cette musique qui «fait oublier la misère, la faim, la soif», les rassemblent pendant des années au sein du même orchestre jusqu'à la guerre de Libération nationale et ses bouleversements. Abdelmadjid Meskoud qui n'a jamais fait d'école de musique, commence en 1969 à gratter sa première guitare tout en s'exerçant à la comédie d'abord dans la troupe Mohamed-Touri de la place du 1er-Mai que dirigeait Mohamed Tahar Benhamla ensuite dans la Troupe du théâtre populaire (TTP) qu'animait Hassan El-Hassani.Meskoud passe deux ans à Béchar — Service national oblige — ce qui lui a permis de chanter juste et maîtriser la frappe. Il reste un chanteur de quartier même si grâce à l'amitié et à la complicité de Mohamed Er-lkachid, un féru d'histoire musicale, il arrive à passer à la télévision. Ses activités se limitent à la célébration des mariages jusqu'au jour où la belle chanson «El-Assima» le révèle au grand public. Abdelmadjid Meskoud, qui écoute énormément Jacques Brel, Edith Piaf, Georges Brassens et Léo Ferré, et qui a beaucoup d'estime pour les maîtres Cheikh El-Hasnaoui et Hadj El-Anka notamment, a introduit un peu de fraîcheur dans la chanson chaâbie des années 1990 écrasée par d`autres genres plus agressifs tel que le Raï.