L'orchestre chaabi « El Gosto », une formation réunissant les premiers élèves, algériens et français, du maître El Hadj M'hamed El Anka, dirigé par le chanteur Abdelmadjid Meskoud, s'est produit, pour la première fois en Algérie, samedi soir, devant un public nombreux. Organisée dans le cadre de l'événement « Fikra 2015 », une série de conférences réunissant des personnalités politiques, économiques et culturelles autour du thème de « la réussite », cette première soirée de l'orchestre était menée par cinq élèves du maître : Abdelmadjid Meskoud, Abdelkader Chercham, Rachid Berkani, Liamine Haimoun et le chanteur et acteur français, né en Algérie, Robert Castel. Accompagnés de jeunes musiciens algériens aux violons, guitares et percussions, les cinq maîtres de la chanson algérienne ont démontré qu'il était possible de donner un spectacle raffiné, rythmé et puissant de musique chaabie. A tour de rôle, les chanteurs ont revivifié le répertoire d'El Hadj M'hamed El Anka et son interprétation particulière alors que Robert Castel, violon à la main, a interprété l'un des plus grand succès de son père Lili Laabassi « Mazal hay mazal ». Né en 1933 à Alger, Robert Castel avait fait ses premiers pas musicaux dans la classe du conservatoire que dirigeait El Hadj M'hamed El Anka à Alger aux côtés de Mohammed Ferkioui, Abderrahmane Guellati, Maurice El Medioni, Luc Cherki ou le regretté Ahmed Bernaoui. L'enseignement du cardinal avait été, en 2005, au cœur de cette aventure qui a conduit la réalisatrice algéro-irlandaise, Safinaz Bousbiaa, à réunir les anciens élèves de cette classe, dont la moitié avait quitté l'Algérie en 1962. En 2007, les musiciens des deux rives remontent ensemble sur la scène du Théâtre de l'Olympia à Marseille sous la direction d'El Hadi el Anka et accompagné d'autres élèves du cardinal comme Abdelkader Chercham pour donner un récital de chaâbi avec une quarantaine d'artistes. Une fois réuni, l'orchestre fait une tournée dans les plus grandes salles de spectacle du monde aux Etats-Unis, en France, en Belgique, au Maroc, en Norvège ou en Allemagne, avant de faire l'objet d'un film documentaire produit et réalisé par Safinaz Bousbiaa et sorti en 2011. Lors de cette toute première représentation à Alger, plusieurs noms manquaient à l'appel dont le pianiste et premier chef de cet orchestre El Hadi El Anka, fils du cardinal, l'ancien chef de l'orchestre du cardinal, Mohamed Ferkioui ainsi que tous les membres français de la troupe à l'exception de Robert Castel.