Ambition n La nouvelle stratégie du gouvernement table sur une production de 5 milliards de litres d'ici 2019 et deux milliards de litres de lait cru collectés. Mais pour atteindre ce résultat il faut surmonter d'importantes et sérieuses contraintes dont le grand déficit enregistré en matière d'alimentation destiné aux vaches laitières. Une situation qui nécessite une autre approche stratégique qui passe par un soutien concernant l'utilisation et l'acquisition des semences fourragères, la production de l'ensilage et les fourrages enrubannés. Cet appui pour les semences fourragères pourrait atteindre jusqu'à 50% de leur prix de référence si on se fie aux déclarations du premier responsable du secteur. Pour l'heure, la production de l'ensilage est soutenue à hauteur de 1.000 DA/m3 et le fourrage enrubanné à 30% du prix de référence. L'objectif de ce dispositif de soutien est l'amélioration des performances des élevages afin de parvenir à l'augmentation de la production laitière et à la réduction de l'importation de la poudre de lait. A cet effet le ministère de l'agriculture s'est montré catégorique, il exige la mobilisation des ressources disponibles pour que le projet de relance de la filière lait, dont l'objectif est d'en finir avec les importations de la poudre de lait dans les trois prochaines années, se concrétise dans les meilleurs délais. Il faut savoir que les effets du déficit fourrager sur le rendement des vaches laitières est conséquent. Il ne dépasse pas la moyenne de 10 litres/par jour contre 40 litres dans les pays développés d'où l'importance d'accroître la superficie destinée à la production fourragère estimée actuellement à 700.000 ha. Les professionnels de la filière lait estiment le déficit en fourrage à 60% par rapport à l'élevage qui est de l'ordre d'un million de vaches laitières dont 300.000 seulement sont élevées dans des conditions performantes. Les dernières statistiques parlent d'une production laitière nationale de 2,5 milliards litres de lait de vache, alors que les besoins sont de 5,5 milliards litres en équivalent lait. La décentralisation en avril prochain du dispositif de soutien aux éleveurs de bovins pourrait contribuer à faire doubler ce chiffre, voire tripler à l'horizon 2019, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture qui avait importé entre 2010 et 2013prés de 115.944 vaches à haute performances. Le département de Feroukhi a promis dans ce cadre de faciliter la tache aux éleveurs. Une cellule d'assistance et de suivi des investissements agricoles dans les filières stratégiques dont celle du lait a été à cet effet installée au niveau du secrétariat général du ministère de l'Agriculture. Ces mesures de facilitation portent essentiellement sur la mise en place d'exploitations agricoles intégrées (céréales, fourrages, élevage bovin laitier, viandes rouges, arboriculture et maraîchages en intensif et hyper intensif) dans le cadre de la mise en valeur des terres agricoles au niveau des Hauts Plateaux et du Sud. La cellule aura également pour mission d'encadrer les investisseurs dans ce secteur en leur facilitant l'accès au foncier agricole, ainsi que toutes les autres démarches liées à ce genre d'exploitation.