Selon un dernier bilan provisoire, que publie ce mercredi matin le ministère belge des Affaires sociales, les attentats de Bruxelles, à l'aéroport de Zaventem et dans la station de métro de Schaerbeek, ont fait 31 morts et environ 250 blessés. Selon Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères, les victimes font partie de 40 nationalités. Tout a commencé à Zaventem vers 8h (7h GMT) avec des tirs entendus dans le hall des départs de l'aéroport, près des comptoirs d'enregistrement, juste avant qu'un homme ne lance des cris en arabe et que deux explosions retentissent. «Un monsieur a crié en arabe (...) quelques mots et j'ai entendu une grosse déflagration», a témoigné un employé de la sécurité des bagages. En l'espace de quelques secondes, les jihadistes transforment le décor rassurant de l'aéroport en scène de carnage : sous la violence de l'explosion, une partie du plafond s'effondre, des vitres explosent et au sol, des dizaines de victimes gisent, en sang. Certains ont les jambes en charpie, d'autres sont morts, une mère tient son enfant en sang dans les bras. C'est la panique. Arrivé quelques minutes après, le maire de Zaventem, Francis Vermeiren, décrit une «situation de guerre», «atroce à voir». Autour de l'aéroport, les routes sont fermées, les transports bloqués. Une heure après ces attaques, un second attentat soufflait une rame de métro à la station Maelbeek, toute proche des institutions européennes. Il a fait «entre 15 et 20 morts» et une centaine de blessés, selon les pompiers. Une photo de la chaîne publique RTBF montrait une rame éventrée, sièges déchiquetés et parois calcinées. Le jour d'après Choc - Les habitants de Bruxelles se sont réveillés ce matin dans une ville «en état d'alerte maximum», au lendemain des attentats qui ont frappé la ville. Ce mercredi matin, le trafic des Thalys et des Eurostar a repris après avoir été interrompu hier. La STIB, la régie de transports publics de Bruxelles, a également annoncé une reprise progressive du trafic des bus, métros et tramways. De nombreuses lignes de tramway et bus recommencent également à fonctionner, à l'exception de certaines stations. Au lendemain des attentats, la vie reprend en effet, mais timidement, dans le métro bruxellois. «La vie continue ! Allez on y va !». Le conducteur de métro claque la porte de sa cabine et démarre. Au lendemain des attentats qui ont frappé la capitale belge, les Bruxellois tâchaient de reprendre leur routine en bravant leurs angoisses. A l'entrée des 11 stations souterraines rouvertes -sur une soixantaine au total- les sacs sont systématiquement fouillés. Au métro Schuman, principal arrêt pour les institutions européennes situé à une station de Maelbeek, le quai est beaucoup plus clairsemé que d'habitude. «Il va où celui-là ?». Les usagers scrutent les panneaux, s'interrogent entre eux, montent dans une rame, en redescendent...La seule inquiétude apparente semble celle de trouver le bon métro. «Je ne réalise pas encore trop ce qui s'est passé, je suis encore dans la routine. C'est peut-être mieux», confie un fonctionnaire dans un centre public d'action sociale, en route pour son travail. Lui aussi avoue une certaine appréhension. «Forcément. On a appris que le fils d'une collègue de ma femme qui était dans la rame est mort cette nuit. Moi, à 20 minutes près, j'étais à Maelbeek. Il faut croire que ce n'était pas mon heure», glisse cet homme en costume. «Normalement, on a l'appréhension de ne pas arriver en retard. Aujourd'hui, c'est un peu différent. Je suis animatrice dans un centre scolaire, je ne peux pas faire de télétravail», explique Hélène, 27 ans. «Et je ne vais pas changer ma vie parce trois gugusses ont décidé qu'ils voulaient changer le monde», affirme-t-elle, emmitouflée dans son manteau, le visage rougi par le froid. «C'est vide, ca me surprend et ça me chagrine un peu», explique un policier de 61 ans qui n'a, lui, «aucune appréhension». «Si ça doit arriver, ça arrivera», glisse-t-il, fataliste. En surface, les vélos étaient, malgré la pluie, plus nombreux qu'à l'accoutumée dans les rues de Bruxelles, pourtant peu réputées pour la sécurité de leurs pistes cyclables. «Les gens ne sont pas totalement sereins», constatait un employé d'une grande surface arrivé en train d'Enghien, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles. «Mais on arrive encore à sourire, j'ai vu des gens blaguer sur les événements d'hier. L'esprit belge reste puissant.»