Offensive n Le groupe Etat Islamique (EI) accumule les revers en Syrie, avec la perte de la célèbre citadelle dominant la cité antique de Palmyre et la mort d'un de ses principaux dirigeants. Mais si l'organisation djihadiste recule militairement, elle n'a pas interrompu ses attentats sanglants, en revendiquant plusieurs qui ont tué hier vendredi des dizaines de personnes au Yémen et en Irak. Au Yémen en guerre, trois attentats-suicides à la voiture piégée ont fait au moins 22 morts à Aden (sud). Et en Irak, au moins 30 personnes ont péri lorsqu'un kamikaze a déclenché sa bombe après un match de football dans un village au sud de Bagdad. Comme en Syrie, les jihadistes sont sous pression en Irak, où a été lancée une offensive militaire pour la reprise de la province de Ninive (nord) et sa capitale Mossoul, fief de l'EI. Les forces irakiennes ont ainsi pu sécuriser vendredi quatre villages au sud de Mossoul, repris la veille aux djihadistes. En Syrie, les forces syriennes, soutenues par l'aviation russe, ont reconquis hier vendredi l'aéroport et la moitié de la ville de Palmyre (centre), et ont coupé la route reliant la cité à Deir Ezzor, autre fief djihadiste dans l'Est syrien, selon une source militaire. Une autre source militaire, citée par la télévision syrienne, a indiqué que l'armée contrôlait à nouveau l'ancienne citadelle de Palmyre. La Russie a indiqué avoir procédé à 146 bombardements aériens autour de Palmyre entre mardi et jeudi. L'EI contrôlait depuis mai 2015 cette ville et ses ruines antiques, classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Les forces syriennes «se trouvent à 600 mètres (...) du cœur des ruines mais avancent lentement à cause des mines», a affirmé le directeur des musées et antiquités de Syrie Maamoun Abdelkarim. «Palmyre sera bientôt entièrement libérée», a-t-il ajouté, assurant que l'armée avait «libéré le quartier des hôtels et restaurants ainsi que la Vallée des tombeaux», célèbre pour ses tours funéraires, dans le sud-ouest de la ville. Selon une source militaire, des combats de rues ont également eu lieu dans deux quartiers du nord-ouest de Palmyre. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 24 djihadistes ont péri hier vendredi dans des frappes aériennes et les affrontements, alors que 18 soldats syriens ont été tués par des mines et dans les combats. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a salué l'offensive de l'armée syrienne. «Depuis un an, le saccage de Palmyre est le symbole du nettoyage culturel qui sévit au Moyen-Orient», a-t-elle dit, qualifiant la cité de «ville martyre». Autre coup dur pour les djihadistes, à Washington, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé «l'élimination» dans une opération américaine en Syrie d'Abdel Rahmane al-Qadouli, présenté par Washington comme le numéro deux de l'EI. Sa mort va donner «un coup de frein aux capacités de l'EI à conduire des opérations en Irak, en Syrie et à l'étranger», car il «était l'un des principaux responsables de l'EI, agissant comme son ministre des Finances et responsable de plusieurs complots extérieurs», a-t-il ajouté.