Alarmant n 99% des recettes fiscales recouvrées à travers le pays proviennent de 12 wilayas seulement… C'est ce qu'a indiqué, hier mercredi à Alger, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, appelant les contribuables à plus de «civisme fiscal» au moment où le pays «a besoin de ressources» supplémentaires sur fond de chute des revenus pétroliers. «Sur les 48 wilayas, il y en a 36 qui ne contribuent que de 1% au total des recettes fiscales», a relevé M. Benkhalfa lors d'un séminaire organisé par la direction générale des Impôts (DGI) sur les dispositifs fiscaux à l'adresse des directeurs régionaux et adhérents de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci) avec l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon le premier argentier du pays, il y a certaines wilayas qui ne contribuent que d'une part très infime, voire nulle, dans les recettes fiscales bien qu'elles soient «bien sur le plan économique et social». «Je sais que la répartition des entreprises et de l'activité économique n'est pas pareille dans une wilaya du Nord par exemple et une autre du Sud, mais croyez-moi qu'il y a des wilayas du Nord, sur la côte, qui n'apportent presque rien aux impôts», a-t-il affirmé. Le ministre a indiqué qu'il va s'adresser aux walis de ces wilayas dans le cadre d'une action de sensibilisation afin que le taux de 1% (des 36 wilayas) atteigne au moins 2% dans les années à venir. En outre, M. Benkhalfa a souligné que les grandes entreprises restent celles qui paient le plus (d'impôts) alors que la plupart des petites et moyennes entreprises ne paient pas leurs impôts. Dans ce même sillage, le ministre a regretté le fait que beaucoup d'entreprises ne paient toujours pas leurs impôts sur le bénéfice des sociétés (IBS), alors que l'Etat tend à le stabiliser. «L'IBS (ses revenus) est toujours à un niveau bas. Cet impôt est porté par un nombre restreint d'entreprises», a-t-il déploré ajoutant «la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) ne donne pas ce qui est souhaitable». Selon le ministre, même si le taux de recouvrement des impôts est en nette amélioration ces dernières années, atteignant selon lui 12 à 13% par an, néanmoins il reste encore "un grand bassin fiscal à recouvrer». Face à cette situation, le ministère des Finances, via la DGI, compte se mobiliser pour récupérer ces recettes. Pour élargir l'assiette fiscale, M. Benkhalfa a indiqué que son département avait pour démarche de diminuer les contentieux qui sont parfois à l'origine du non-paiement des impôts au niveau de toutes les wilayas du pays. «Avant juin prochain, nous devons trouver les moyens comment diminuer ces contentieux, mais il faut que l'assiette fiscale augmente», a-t-il assuré.