Ce plan, lancé par la Gendarmerie nationale en janvier dernier, se veut un important dispositif pour renforcer les opérations d'éradication des différentes formes de contrebande, dont celle des drogues en provenance du Maroc. Des résultats probants sont à relever depuis son application. Il consiste en un rempart de sécurité dissuasif face à ce phénomène qui nuit tellement à la santé du citoyen algérien et à l'économie du pays. S'appuyant sur une approche scientifique et des méthodes et tactiques opérationnelles de lutte contre le crime organisé transfrontalier, le plan «Lala Maghnia» se veut un apport «exemplaire» renforçant les opérations d'éradication des différentes formes de contrebande dont celle du cannabis et autres drogues provenant du Maroc comme les psychotropes «Ecstasy» et la cocaïne. «L'exécution de ce plan vient sur la base d'une étude de terrain élaborée par le 2e groupement régional de la Gendarmerie nationale et dirigé par son commandant régional, le général Tahar Othmani», a souligné le commandant du groupement de Tlemcen, le lieutenant-colonel Mohamed Salah Rafada, lors d'une visite guidée sur la bande frontalière au profit de la presse. «Cette étude a permis d'évaluer et de mettre à jour toutes les précédentes mesures opérationnelles destinées à la lutte contre la contrebande à travers la bande frontalière ouest, soit le tracé relevant des wilayas de Tlemcen et Naâma, mais a permis aussi la recherche de certaines insuffisances afin de leur trouver des solutions», a-t-il ajouté. Le même plan prévoit l'intensification de la présence des unités des gardes-frontières et territoriales au niveau des points connus comme des passages favorisant l'activité de la contrebande et situés dans des zones caractérisées par leur complexité géographique, notamment les agglomérations, près de la bande frontalière, comptant 45 villages relevant territorialement des communes de Bab El-Assa, Beni Bousaid et autres à Maghnia, ainsi que celles (situées) de l'autre côté sur le territoire marocain. Il a pour objectif également d'améliorer l'opération de déploiement sécuritaire conformément aux exigences de développement des mesures de lutte à travers le renforcement des unités des gardes-frontières composées de postes avancés et des patrouilles de surveillance frontalière par d'autres groupes d'interventions avec des campements installés dans des points, avérés comme «issues favorisantes» à la contrebande selon l'étude de la Gendarmerie nationale, a expliqué le lieutenant-colonel Rafada. Comme deuxième ceinture, le plan «Lala Maghnia» comprend également le déploiement des brigades et sections territoriales à travers tous les axes routiers menant aux wilayas limitrophes, tout en se concentrant sur l'intensification des patrouilles nocturnes et leur renforcement par des sections de sécurité et d'intervention (SSI) qui ratissent régulièrement les zones montagneuses empruntées par les contrebandiers et les narcotrafiquants pour éviter les barrages de contrôle sécuritaire sur le réseau routier. La modernisation de la coordination opérationnelle entre les unités de la Gendarmerie nationale est prévue dans le cadre du plan «Lala Maghnia». Il comprend également le développement de l'action du renseignement criminel, notamment par l'exploitation rapide des renseignements en prévision du démantèlement de réseaux de trafic de drogue et de contrebande, ainsi que l'amélioration des installations. F.H./APS Des tranchées plus profondes tout au long de la bande frontalière l Pour contrecarrer les plans des contrebandiers défiant les obstacles en installant sur les tranchées des passerelles en bois pour pouvoir traverser et autres moyens, le plan «Lala Maghnia» a prévu l'approfondissement de tranchées de quatre à sept mètres et leur extension de 5 à 9 mètres. Ces améliorations ont donné de bons résultats aggravant le risque des contrebandiers, a affirmé le même responsable citant le cas d'un contrebandier qui s'est vu contraint d'appeler le numéro vert (1055) de la gendarmerie pour le sauver et le faire sortir d'une tranchée où il est tombé en s'aventurant à la traverser. Des mesures pour «sécuriser toutes les frontières» l Le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd-Salah, a mis l'accent, le début du mois de février dernier à partir de Constantine, sur les mesures préventives prises par le commandement de l'ANP afin de «sécuriser toutes les frontières» du pays et «pour faire face à toute éventuelle menace». «Au sein de l'Armée nationale populaire, nous avons entrepris, depuis des années, une opération de grande envergure pour pouvoir sécuriser toutes nos frontières, notamment celles du Sud et du Sud-est et nos eaux territoriales en engageant des potentiels adéquats capables de faire face à toute éventuelle menace», a souligné le chef d'état-major de l'ANP, dans une allocution à l'adresse des cadres de la 5e Région militaire à Constantine, où il effectue une visite de travail et d'inspection. Ce travail est mené, a-t-il poursuivi, «tout en étant parfaitement conscients que si l'armée de Libération nationale a su assumer sa responsabilité de recouvrer l'indépendance et la souveraineté nationales et de se libérer du joug du colonisateur français, la responsabilité de l'ANP à l'égard de la sauvegarde de ce précieux acquis, est une lourde responsabilité et vous saurez être dignes de ce mérite», selon le vice-ministre de la Défense nationale. Démolition de 38 hangars construits à des fins de contrebande l Les services de la Gendarmerie nationale, en coordination avec les autorités administratives compétentes de la wilaya de Tlemcen, ont démoli 38 hangars édifiés illégalement sur des zones frontalières pour le stockage des marchandises comme le carburant et des produits alimentaires en prévision de leur introduction au Maroc. Des enquêtes menées par les gendarmes dans le cadre d'une étude de terrain précédant le lancement du plan suscité, ont permis de dévoiler les subterfuges des contrebandiers qui recouraient à la construction d'hangars tout près de la bande frontalière pour tromper la vigilance des gardes-frontières, en tant que relais pour l'acheminement des marchandises en un temps court et au moindre effort. En parallèle, une commission de wilaya est en phase d'étude de cas d'expropriation de maisons construites dans la bande frontalière pour les démolir conformément à la loi, selon le lieutenant-colonel Rafada. Dans le cadre de la même stratégie globale et complémentaire, les autorités locales ont retiré les autorisations de vente en gros de produits alimentaires dans les zones frontalières, incitant les bénéficiaires à changer d'activité partant du constat qu'une telle activité commerciale ne peut avoir lieu dans des zones à faible densité démographique.