Série Les révélations se suivent et ne se ressemblent pas. Après la maladies dites «moyenâgeuses», les plages polluées et le délestage, l?Algérien découvre, en lisant chaque jour les journaux, que son Algérie est aussi un pays de scandales impliquant des hautes personnalités en charge des affaires de l?Etat sans que ces derniers s?en lavent les mains en se confinant dans un silence de cimetière, du reste, incompréhensible. Des Watergate typiquement algériens intervenant, faut-il le rappeler, à quelques encablures seulement d?une échéance électorale ? la présidentielle 2004? qui, en plus du microcosme politique, l?armée y compris, intéresse grandement ce même citoyen, appelé, le cas échéant, à se rapprocher de l?urne pour élire son prochain président de la République, celui qui devra en principe, gérer son quotidien. De graves griefs sont imputés aujourd?hui à ceux qui nous gouvernent avec machiavélisme. Les Bouteflika, Zerhouni, Khelil, Belkheir, Ouyahia, Belkhadem sont cités dans des scandales de détournement de fonds, d?accaparement à titre personnel de biens de l?Etat et de graves malversations. Des mastodontes tels que Sonatrach sont aussi cités. Connus de notoriété comme étant des biens du «peuple», ils auraient constitué un véritable silo pour un enrichissement illicite et sont devenus, au gré des humeurs, des propriétés privées. La Dgsn de Ali Tounsi n?échappe pas aux tirs nourris. Censée veiller sur la quiétude des citoyens, elle est clouée au pilori pour avoir étouffé des scandales sur lesquels l?Algérien, l?électeur de demain, aura certainement droit de regard. Des largesses (voitures luxueuses, appartements, chèques mirobolants en dinars et en devises) auront même été accordées par des hauts responsables à des tierces personnes. Des ranchs achetés à prix d?or dans les richissimes monarchies du Golfe, affaires d?abus de biens sociaux et d?acquisition de bien immobiliers de surcroît surfacturés «assaisonnent» ce tableau noir et pas du tout à voir. En plus des scandales des détournements, le citoyen découvre aussi cette réalité macabre de tortionnaire chez quelques responsables. Zerhouni, ministre de l?Intérieur et ex-responsable des services de sécurité, est cité dans des affaires de torture qu?il a réfutées en public. Désarçonné, le citoyen algérien a le tournis. On lui présente une «grappe» de gouvernants véreux, voleurs, tortionnaires, mais des gouvernants qui, a priori, vont certainement se présenter, pour la plupart à la présidentielle 2004, en candidats de? charme. Des millions d?Algériens, invités l?année prochaine à donner leurs précieuses voix, veulent désormais la vérité et rien que la vérité. Est-on oui ou non gouvernés par des personnalités sans foi ni loi ?