Une nouvelle fois, la ministre de l'Education a opposé avec fermeté une fin de non-recevoir à la revendication des contractuels. Ceux ci sont déterminés à poursuivre leur mouvement. A trois jours de la date du concours de recrutement de 28 000 enseignants, le bras de fer prend une autre dimension : le pourrissement avec des conséquences imprévisibles. On a parlé de dialogue de sourds, de bras de far, de crise. Mais la situation s'achemine vers le pourrissement. D'un côté les enseignants contractuels sont décidés à poursuivre leur mouvement de protestation entamé depuis 15 jours. De l'autre, le gouvernement est dans la position de celui qui a tout donné, et qu'il ne peut aller au delà. Mme Benghebrit l'a clairement exprimé hier, en appelant pour la énième fois les enseignants contractuels à rejoindre leur poste de travail, à s'inscrire au concours prévu le 30 avril, puisqu'ils ont obtenu des acquis appréciables dans leurs négociations avec le ministère. En attendant de voir ce que produira cet énième appel lancé hier lundi par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère, la situation reste tendue. «La revendication d'intégration directe sans condition est impossible», a réaffirmé la ministre dans son intervention, ajoutant que «la décision de valorisation de l'expérience professionnelle des enseignants contractuels a été prise sur la base d'une proposition discutée avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal». «Le gouvernement a répondu aux enseignants contractuels par la valorisation de l'expérience professionnelle», a-t-elle ajouté, estimant qu'«aboutir à des solutions à travers la négociation est relatif». La ministre a, en outre, relevé l'importance de la valorisation de l'expérience qui permet aux enseignants contractuels de prétendre à une bonification sur une échelle d'un point par année d'exercice à hauteur de six points, «un acquis réalisé lors de la première rencontre avec les représentants des enseignants contractuels», a-t-elle précisé. La deuxième rencontre, a ajouté la ministre, a permis de prendre une décision qui prévoit le renouvellement automatique du contrat de travail à la prochaine rentrée pour les enseignants qui ne peuvent pas participer au concours faute de postes budgétaires, indiquant que cette proposition a été formulée par le partenaire social. Dans le même contexte, Mme Benghebrit a «déploré» le refus des enseignants protestataires à Boudouaou de rencontrer une délégation du ministère dans un lycée, préférant une réunion avec cette délégation sur une place publique, ce que le ministère «refuse catégoriquement», a-t-elle martelé. Elle a reconnu que des recrutements d'enseignants contractuels dans le secteur avaient obéi dans la passé à des critères relevant du «clientélisme et du népotisme», assurant à cet égard qu'une «commission sera mise en place pour définir les critères de sélection des enseignants contractuels et suppléants». Concernant la grève annoncée pour demain mercredi par le Conseil des lycées d'Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Mme Benghebrit a tenu à préciser que le ministère «n'a reçu aucun préavis de grève», rappelant que «la grève est un droit garanti par la loi mais qui doit obéir à des règles qu'il faut respecter». Les enseignants contractuels poursuivent toujours leur mouvement de protestation entamé depuis 15 jours. Leur représentant, Bachir Saïdi, a indiqué que les protestataires ont décidé à l'issue de la réunion d'aujourd'hui, de «poursuivre leur mouvement jusqu'à la prise en charge de leur principale revendication, à savoir l'intégration directe». r.n. Assurances pour les candidats au concours lLa ministre de l'Education nationale a également rassuré les candidats au concours de recrutement des enseignants prévu le 30 avril prochain que «la transparence et l'égalité des chances seront assurés». La correction «se fera en collaboration avec les partenaires sociaux, car la lutte contre la tricherie doit être collective», a-t-elle ajouté, précisant que le nombre des candidats inscrits à ce concours a atteint 867 160 à ce jour, un nombre «très important», selon elle. Elle a ajouté que le ministère a décidé également la prolongation jusqu'au 30 avril courant, du délai de dépôt des attestations de travail pour les enseignants contractuels afin de leur permettre de mettre en valeur leur expérience.