Les fossoyeurs de l'école algérienne ne passeront pas «La loi ne permet pas l'intégration directe des enseignants contractuels», a rappelé la ministre de l'Education nationale. Conciliante, compréhensive, mais intransigeante. Il n'est pas question de créer un précédent en cédant aux exigences des enseignants contractuels. Comme il n'est pas question de piétiner ou d'ignorer ce qui leur revient de droit. Il ne s'agit pas d'ignorer leurs revendications. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son département, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a renouvelé son appel à la sagesse adressé aux enseignants contractuels en les invitant à s'inscrire au concours de recrutement des enseignants que son département organise le 30 avril prochain. Pour la première responsable de la tutelle «les portes sont grandes ouvertes au dialogue et à la concertation, dans l'objectif de résoudre le problème exposé par les enseignants contractuels, mais ces derniers ont refusé le dialogue et exigent l'intégration comme seule et unique solution». Elle rappelle alors les fondamentaux: «La loi ne permet pas l'intégration directe des enseignants contractuels», «personne n'est au-dessus de la loi», a-t-elle résumé avant d'inviter les protestataires à «faire preuve de sagesse» et de «mettre l'intérêt de l'élève avant tout». Cet appel à la sagesse est d'autant plus pressant qu'il intervient à quelques semaines du déroulement des examens de fin d'année dont le baccalauréat, le BEM et la cinquième. Qui aura intérêt à ce que ces examens soient perturbés? Ni les parents ni les élèves, encore moins le ministère de l'Education nationale y compris la ministre elle-même qui semble se battre contre une main invisible. Tapis dans l'ombre, les islamistes, les arabo-conservateurs et tous le fatras des aigris de l'Education nationale des islamistes attendent que la situation dégénère pour clouer au pilori une dame qui dérange les desseins de toute cette faune. Benghebrit ne ferme pas les portes du dialogue avec les enseignants contractuels. Les revendications des partenaires sociaux ne cessent de grandir «nous sommes passés de la promotion, à l'intégration inconditionnelle, et demain qui sait!», a-t-elle indiqué. Pour la ministre de l'Education, «le gouvernement a répondu favorablement aux doléances des enseignants contractuels. La valorisation de l'expérience des enseignants dans le concours de recrutement permettra d'élever leurs chances de réussite». Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de décrocher le poste, ces derniers seront maintenus dans leurs postes comme contractuels. Le ministère de l'Education, a-t-elle indiqué, s'est engagé à veiller sur le bon déroulement du concours de recrutement et de garantir la transparence et l'égalité des chances pour tous les concurrents. Mme Benghebrit a appelé, au passage, les enseignants contractuels à saisir l'occasion et de s'inscrire au concours de recrutement des enseignants programmé pour espérer l'intégration. Pour ce qui est du nombre d'inscrits au concours en question, Mme Benghebrit a avancé le chiffre de 867.166 inscrits jusqu'à hier. La ministre de la tutelle n'a pas manqué cette occasion pour lancer un appel aux syndicats qui ont annoncé une journée de grève pour demain, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation Cnapeste, et le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) pour mettre l'intérêt de l'élève au centre de leurs préoccupations et d'assurer le déroulement des cours. «Nous sommes à quelques semaines seulement des examens de fin d'année, l'école a besoin de stabilité. Le recours à la grève n'est pas une solution. Les élèves sont dans une période de préparation, ils ont besoin de suivre leurs cours dans la sérénité», a-t-elle souligné. Pour rappel, les enseignants contractuels entament aujourd'hui leur deuxième semaine de leur grève de la faim. Ces derniers sont bien déterminés à aller jusqu'au bout dans leur mouvement de protestation.