Figure n La presse algérienne est en deuil. Elle a perdu l'un de ses membres. Il s'agit de Noureddine Naït Mazi, l'un des pères fondateurs de la presse algérienne après l'Indépendance. Celui qui est incontestablement considéré comme une «grande école» du journalisme en Algérie, un des piliers de la presse nationale, est décédé jeudi après-midi à Paris à l'âge de 81 ans des suites d'une longue maladie. A l'annonce du décès de celui qui, avec abnégation, a consacré toute sa vie à cette profession qu'il aimait tant, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé, jeudi, un message de condoléances à la famille du défunt Noureddine Naït Mazi, dans lequel il a affirmé que l'Algérie a perdu «un des piliers de l'information». «J'ai appris la disparition de l'un des piliers de l'information dans notre pays, le regretté Noureddine Naït Mazi, que Dieu Tout-Puissant lui accorde Sa Sainte Miséricorde», a-t-il dit, et d'ajouter : «Homme affable et journaliste de talent au service de sa patrie, le défunt a toujours exprimé ses opinions et ses idées dans le respect des valeurs justes et de la dignité d'autrui». Il a, en outre, souligné que «le défunt compte parmi les promoteurs du livre et de la culture nationale et a dirigé les plus grands journaux nationaux», rappelant que «l'Algérie vient de perdre un de ses vaillants fils et un journaliste d'exception». D'autres témoignages – ceux de ses anciens collègues et «élèves» – ont qualifié Noureddine Naït Mazi, l'ancien directeur général du quotidien national El Moudjahid, de «grande école du journalisme en Algérie», regrettant la «disparition d'un monument de la presse nationale». Tous ceux qui l'ont connu et côtoyé sont unanimes à affirmer que Naït Mazi est une «plume» et une «icône du journalisme en Algérie», mettant en exergue notamment «l'intégrité de l'homme» et son «amour pour l'Algérie». Tous reconnaissent en le doyen de la presse algérienne un homme humble et généreux. Achour Cheurfi, directeur de publication du quotidien El Moudjahid, décrit celui qui a fait d'El Moudjahid une «référence régionale et internationale», comme «un homme rigoureux, généreux et professionnel». «Il a toujours été proche et à l'écoute des jeunes journalistes qu'il ne s'empêchait pas d'encadrer. Il revoyait nos papiers et nous éclairait par ses conseils et remarques lumineuses», se souvient-il. De son côté, l'ancien directeur général de l'agence Algérie presse service (APS), Belkacem Ahcène Djaballah, considère que «l'Algérie vient de perdre en la personne de Naït Mazi, un monument de la presse nationale». Et de souligner : «D'une humilité incomparable, il était un homme d'expérience, de grande rigueur et un grand formateur», a témoigné M. Djaballah, révélant que le défunt était d'un «humour extraordinaire, malgré son apparence». Yacine Idjer La dépouille de Noureddine Naït Mazi, a été rapatriée ce samedi à Alger. Le cercueil du défunt, drapé de l'emblème national, a été déposé au salon d'honneur de l'aéroport international Houari Boumediene où une prière a été récitée. La dépouille a été transportée, par la suite, au siège du journal El Moudjahid dont le défunt a occupé le poste de directeur général, pour permettre à ses collègues et amis de lui rendre un dernier hommage. Adieu Noureddine ! l Impuissant devant le verdict divin, il faut donc apprendre à parler de toi au passé. Pour dire ce que tu as été pour la corporation, pour nous journalistes. Pour la Profession, avec un grand P. Pour El Moudjahid, où nous avons passé des années merveilleuses et glorieuses à apprendre sous ta houlette le noble métier de journaliste. Noureddine, on pouvait ne pas t'aimer, mais on ne pouvait que te respecter, toi l'aîné, qui, avec ta droiture légendaire, ton professionnalisme inégalé, as su inculquer à toute une génération, celle des années 1970, surtout les valeurs d'une presse au service du pays et de sa Révolution. L'hommage à te rendre aujourd'hui est de reconnaître que tu as été ce professeur, ce formateur d'hier par qui la naissance d'une presse indépendante et forte a été possible. Pour ma part, il suffit que je clame que le rang que j'occupe dans la profession, c'est à toi que je le dois Merci, Noureddine. Adieu, Maître. Hacene Ouandjeli,