Révolution n La face du monde a carrément changé avec l'essor des nouvelles technologies, en l'occurrence avec l'émergence et l'expansion de l'Internet. Et aussi avec l'avènement fulgurant – et inattendu – des réseaux sociaux, notamment le facebook. Tout cela a changé avec l'ancrage de ces procédés, voire de ces supports de communication dans les mœurs sociales. Le comportement humain en est affecté. Et les rapports inter-individus en sont radicalement transformés. On n'est plus dans un schéma classique de la communication, mais dans une représentation moderne de l'interaction en société, augurant d'emblée une ère nouvelle pour l'homme dans le domaine de la communication. Avec facebook, le regard que l'on porte sur le monde a bien connu un bouleversement fondamental. On ne regarde pas le monde de la même façon qu'au siècle passé. Ce regard se trouve redéfini, réorienté, recentré grâce à une réalité qui s'est imposée à l'homme, celle de l'instantané et du direct. L'individu agit sur l'actualité en temps réel. Il suffit d'être connecté à facebook pour que l'on voie l'actualité inscrite au fur et à mesure sur le mur de discussion – sur la page centrale de facebook, on peut poster des publications, des photos, des vidéos et autres liens. Et il suffit à l'internaute de cliquer sur la case «partager» pour que l'information et les autres «posts facebook» voient leur champ de circulation s'élargir et s'étendre à d'autres utilisateurs. Devenant en quelques années le réseau social le plus fréquenté de la planète, facebook s'impose comme un lieu de rencontres, d'échanges. Il se présente également comme un forum, un espace où s'organisent des discussions et des débats. Il est le lieu de rendez-vous par excellence pour les internautes et leur domaine de prédilection. On les appelle communément les «facebookeurs» et on parle de «communauté facebook». Ainsi, facebook permet de créer des liens, de mettre en place des communautés suivant des thèmes, des profils, des centres d'intérêt, c'est un espace où des événements culturels ou autres sont annoncés, commentés, «likés» (aimés), partagés… Nombreux sont des artistes, toutes disciplines confondues, qui se font de la publicité, font promouvoir leur art à travers des pages (facebook) personnalisées, détaillées, une scène artistique virtuelle, qui permet un accès libre et direct à l'univers de la culture et des arts. Les artistes préfèrent ce mode de communication, car il est pratique. Cela leur permet d'avoir une plus grande visibilité médiatique à l'échelle nationale et même à l'étranger – avec facebook, on transcende les frontières, sans visa ni passeport. Et de gagner en conséquence un maximum de visiteurs. Tout cela se traduit par des «j'aime» et des commentaires. Et c'est important pour les artistes. Facebook offre une possibilité extraordinaire d'avoir une reconnaissance médiatique, sachant que ce réseau social se révèle et s'impose comme un média à part entière, avec ses codes et ses contenus. Nombreux sont ceux alors qui recourent à ce genre de procédé pour aller vers le public. Yacine Idjer Peut-on dire que facebook est un tremplin pour un artiste ? l «il en est un parmi tant d'autres», estime Ahmed Mimoun et d'ajouter : «C'est un tremplin pour peu qu'on sache le gérer et le mettre à jour, car une page facebook est une page qui se doit-être dynamique ; elle vit tout le temps.» Il explique aussi que le réseau social «permet une grande visibilité pour l'artiste, ce qui lui permet d'atteindre des personnes qu'il ne soupçonne pas». Et d'abonder : «Facebook permet une grande visibilité au-delà des frontières. Dans toutes les pages, il y a des mesures de statistiques (on a des classements par pays, par villes…), et à chaque fois, je suis surpris de voir que mes dessins atterrissent au japon ou encore au Canada.» Et à la question de savoir si, un jour, facebook remplacerait les médias classiques, Ahmed Mimoun répond : «Remplacer non. Je pense que c'est un complément d'interactivité, une interaction avec les utilisateurs. Avec facebook, ça permet d'avoir une réaction en live, en temps réel ; ça permet de garder un lien permanent et quasi direct avec les gens ; c'est un relais. Aujourd'hui, facebook me semble inévitable parce que Les Allumés ont connu le succès grâce à facebook ; le réseau social a été un vecteur de succès de mes dessins d'une manière prépondérante. Sans facebook pas de livre. Facebook est le détonateur d'aventure.»