Malgré une nette domination et une victoire (2-1) contre l'Atletico Madrid, le Bayern Munich est éliminé à l'issue des demi-finales retour de l'UEFA Champions League, surpris par des Espagnols ultra-réalistes et une nouvelle fois solidaires défensivement. Les Bavarois ont démarré la rencontre avec de belles intentions, mais, fidèles à leur style habituel, les Colchoneros se sont mus en muraille infranchissable. A force de subir, les hommes de Diego Simeone ont fini par craquer sur un coup-franc d'Alonso détourné par Gimenez (31'). Dans la foulée, les hommes de Pep Guardiola ont pensé avoir fait le plus dur en obtenant un penalty pour une faute de Gimenez sur Martinez. Mais Oblak a plongé du bon côté et a repoussé la tentative de Müller. Après la pause, le Bayern a continué à pousser. Alors que l'Atletico n'a rien montré offensivement, Griezmann a profité d'une interception ratée d'Alaba sur un superbe service de Torres pour aller égaliser (54'). Sonné après ce coup de poignard, le Bayern était à la recherche d'un second souffle. Les Bavarois sont passés finalement à la vitesse supérieure. Oblak a fini par s'incliner sur une tête à bout portant de Lewandowski (74'). Les Allemands ont tout fait pour marquer un 3e but, ils ont déchanté encore sur un penalty sifflé contre eux pour une faute de Martinez sur Torres pourtant hors de la surface ! Mais Neuer a mis en échec l'Espagnol. Dans la foulée, Oblak a sauvé les meubles sur une frappe détournée d'Alaba. Pour sa dernière saison au Bayern, Guardiola ne sera pas parvenu à décrocher la C1 car c'est bien l'Atletico qui vivra sa 3e finale. Le vaincu Guardiola : «J'ai donné ma vie pour ce club» l «J'ai donné ma vie pour cette équipe, je me suis battu pour donner le meilleur. C'est tout. On n'a atteint aucune finale de Ligue des champions mais je suis très fier de l'équipe. Ce soir, on a joué le football qu'on voulait jouer, mais cela n'a pas suffi. Il n'a manqué qu'un but. Chaque fois ça fait mal. Je suis avant tout désolé pour l'équipe. Je serai jugé pour ne pas avoir gagné la Ligue des Champions avec le Bayern, mais j'ai été très heureux ici. J'espère qu'Ancelotti (son successeur au Bayern, ndlr) réussira à faire gagner la Ligue des champions au Bayern». Le tournant Et si Müller n'avait pas raté son penalty l Le Bayern vient de forcer le verrou grâce à Xabi Alonso. Trois minutes plus tard, Müller peut couler l'Atlético sur penalty. Les Madrilènes ne mettent plus un pied devant l'autre, le Bayern va matérialiser au score sa domination et prendre les rênes de cette double confrontation. Sauf qu'Oblak part du bon côté. Le Bayern ne sera jamais virtuellement qualifié et Griezmann enterrera ses espoirs. Le vainqueur Simeone : «Incroyable comme le Bayern a joué» l «Je dois vraiment dire que nous avons joué contre la meilleure équipe de toute ma carrière. C'est incroyable comme ils (Bayern) ont joué. C'était super de voir mon équipe jouer avec une telle intensité. On a tout fait pour se libérer de la pression et on y est bien parvenu en seconde période. On a atteint notre objectif, on a montré qu'on était une équipe très forte, très bonne défensivement. Nous avons montré notre force en équipe. A la fin, c'était comme un film. Nous avons montré une force énorme. On a désormais battu trois des plus fortes équipes d'Europe (avec le Real Madrid en championnat, ndlr). (Si encore le Real en finale comme en 2014). On a une nouvelle chance de remporter la Ligue des champions. On a 15 jours pour se préparer». La question L'Atlético est-elle la meilleure équipe d'Europe ? l Au cœur de l'hiver, quand le Real se cherchait, deux très nets favoris à l'UEFA Champions League se détachaient : le Barça, alors intouchable tenant du titre, et le Bayern, aussi impressionnant en Bundesliga qu'en Europe. La C1 leur semblait promise. Mais Diego Simeone et ses hommes ont renversé la table. Deux fois, comme pour bien souligner qu'ils ne sont pas là par hasard. On ne sort pas de la compétition le Barça, qui avait atteint un état de grâce comparable à l'an passé, puis le Bayern par une succession de coups du sort. Le Real a montré des fulgurances mais ses matchs aller sur la pelouse de City et à Wolfsburg ont mis à jour des carences inimaginables dans le collectif rigoureux et discipliné de Simeone. Voilà pourquoi ces dernières semaines ont couronné l'Atlético Madrid comme la meilleure équipe d'Europe. Le prestige des scalps qu'il collectionne et les démonstrations de force qu'il compile en font d'ores et déjà le favori du dernier acte. Que ce soit Manchester ou le Real face à lui. L'échec Real, Barça, Atlético, les bourreaux de Guardiola l Pour la troisième année de suite, le Bayern de Pep Guardiola a été privé de finale de Champions League, éliminé par l'Atletico Madrid en dépit de sa victoire 2-1 (succès madrilène 1-0 à l'aller) en match retour, hier mardi, à Munich. En inscrivant le but à l'extérieur, Antoine Griezmann a permis à l'Atleti de décrocher la 3e finale de son histoire. Sorti par le Real Madrid en 2014 puis Barcelone en 2015, Guardiola n'a pu vaincre la malédiction espagnole, au terme d'un match parfois rugueux, et durant lequel les deux gardiens ont chacun stoppé un penalty. Le Catalan a perdu son dernier match européen aux commandes du champion d'Allemagne et ne peut désormais rêver que d'un doublé Championnat-Coupe d'Allemagne avant de rejoindre cet été Manchester City. Guardiola lançait d'entrée Müller et Ribéry, ceux dont l'absence dans le onze à Madrid lui avait valu tant de critiques, et profitait du retour de Jerome Boateng en charnière centrale. L'arme Griezmann meilleur buteur de l'histoire de l'Atlético en C1 l Auteur du but décisif qui a envoyé l'Atlético Madrid en finale, Antoine Griezmann a encore enfilé son costume de super-héros pour sauver les Colchoneros. Si l'équipe de Diego Simeone est une machine à faire déjouer et à résister, elle dispose aussi d'une arme létale, capable de faire mouche à la première occasion. Les Bavarois l'ont appris à leurs dépens hier soir. Un tir cadré, un but. Difficile de faire plus efficace. Comme contre le Barça où il avait inscrit un doublé. Avec 7 buts et une passe décisive en C1 cette saison, le tricolore représente à lui seul 53% des réalisations madrilènes sur la scène européenne (impliqué sur 8 des 15 buts). Antoine Griezmann est désormais la meilleure gâchette de l'histoire des Colchoneros dans la compétition (ce n'est que la onzième campagne de l'Atlético en C1). Le Français a effacé Diego Costa des tablettes (8 réalisations). Le joueur Immense performance d'Oblak l L'Atlético, c'est d'abord une rigueur collective à vous faire dérailler n'importe quel cador. Mais au cœur de cette fabuleuse machine, deux individualités ont porté le collectif hier mardi. D'abord Antoine Griezmann. Sa technique a rendu fou ses gardes du corps, son sang-froid et son sens du but ont fait basculer la rencontre. Oblak, lui, en stoppant un penalty et en y ajoutant deux petits miracles, a maintenu les siens au moment où cette demi-finale semblait leur échapper. Coupable sur l'ouverture du score, Gimenez a concédé un penalty trois minutes plus tard. Une première période cauchemardesque. Côté Bayern, comme à l'aller, Alaba a souffert. C'est lui qui a laissé filer Griezmann sur le but qui change tout. Devant, Douglas Costa n'a rien réussi. Pas plus que Kingsley Coman, très brouillon dans une fin de match qui réclamait beaucoup de justesse et de maîtrise de ses émotions. Sur l'autre aile, Ribéry a eu le mérite de secouer le cocotier. S'il n'a pas toujours eu le geste juste, l'ailier gauche est impliqué sur le but de Lewandowski. Son activité a donné le la au Bayern. Les buteurs CR7 en quête d'un nouveau record l Antoine Griezmann, auteur du but de la qualification de l'Atletico Madrid en finale de l'UEFA Champions League, se retrouve seul avec sept buts. L'attaquant français reste malgré tout très loin derrière Cristiano Ronaldo (17 buts) qui a l'occasion d'égaler, voire de battre son propre record de 17 unités dans une édition de C1, ce mercredi, contre Manchester City, au Santiago Bernabeu. L'international portugais domine le classement des buteurs de l'épreuve-reine du continent avec 16 réalisations cette saison et 94 au total. Il avait inscrit 17 buts en 2013-2014, lorsque son club le Real Madrid avait conquis un dixième trophée en C1, record à la clé.