Etat des lieux n Urbanisation anarchique et illicite, service public débordé, incivisme et insalubrité, tels sont les fléaux qui pèsent encore lourdement sur le quotidien des habitants. A cette altération du paysage environnemental peu reluisante, s'ajoute la prolifération de centaines de tas de détritus et de gravats, illégalement déposés aux abords des voies d'accès aux différentes localités, par des personnes peu scrupuleuses, donnant un triste spectacle à une région réputée touristique. L'incivisme a battu tous les records dans le pays et particulièrement dans la région de Ghardaïa, a indiqué Hadj Bakir, un notable de Ghardaïa, pour qui il suffit de faire un petit tour dans la rue pour constater le comportement «offensant» et «abusif» des citoyens. «Des déchets déversés et éparpillés sur la voie publique, insultes, bruits, crachats et urine dans la rue, ainsi que le non-respect du code de la route, tel est le décor quasi quotidien de nos villes», a-t-il noté, ajoutant que «les manifestations de l'incivisme dans notre société sont tellement nombreuses et fréquentes qu'on finit par s'y habituer». La problématique de l'enlaidissement environnemental est aggravée par la multiplication de gravats, détritus et déchets des entreprises des chantiers de construction, ainsi que les emballages de bouteilles usitées, gobelets et sachets en plastique non recyclables. L'usage à outrance des sachets en plastique non recyclables dans les commerces est un véritable fléau pour l'environnement, a souligné K. Kacem, un cadre de la wilaya, précisant que ces sachets emportés par les vents jonchent les rues et s'accrochent aux arbres et palmiers, donnant ainsi une image piteuse de Ghardaïa. Plusieurs constructeurs et entrepreneurs en bâtiment préfèrent déposer leurs détritus et déchets de construction dans des lieux situés tout près de leur chantier (aux abords des routes ou dans les lits d'oued) pour réduire les coûts, au détriment de l'environnement, à l'exemple de ce qu'on l'on voit sur la route menant à El-Atteuf ou sur les hauteurs de la vallée du M'zab. Qualifiant la situation d'inquiétante, dénaturant l'image de marque de la vallée du M'zab classée patrimoine sauvegardé à forte portée écologique et historique, plusieurs élus locaux ont estimé que l'absence de mesures répressives et d'un suivi rigoureux de la gestion de l'espace urbain a permis la prolifération des constructions illicites et des décharges anarchiques, ainsi que des amoncellements ici et là d'ordures, de gravats et autres déchets solides. R.L./APS Peu de moyens contre des tonnes de déchets l La dégradation de l'environnement à Ghardaïa est la conjugaison de plusieurs facteurs, notamment l'incivisme de certains citoyens et commerçants, ajouté à cela la faiblesse des capacités d'intervention de la commune et le manque de main-d'œuvre, créant un dysfonctionnement dans la prise en charge des ordures ménagères, estime le P-APC de Ghardaïa. «Les habitants de la commune de Ghardaïa produisent quotidiennement plus de 200 tonnes de déchets ménagers», a précisé Yahia Abazza,, ajoutant que les quelques éboueurs qu'a pu recruter la commune peinent à accomplir leurs tâches, notamment dans les quartiers à population dense et à forte activité commerciale, dominés par une véritable anarchie dans la circulation routière et piétonne ou les routes et ruelles sont souvent inadaptées pour les camions. Plus d'un millier de bacs à ordures ont été placés dans les différents quartiers, ruelles et autres lieux publics, sans oublier les poubelles, a fait savoir le P-APC de Ghardaïa avant de souligner amèrement les comportements «incompréhensibles» de certains qui se permettent de les emporter à leur domicile. R.L./APS