Protestation n Sans crier gare, les conducteurs ont déclenché un mouvement de débrayage. «Ce sont les mécaniciens du dépôt d'Alger qui ont décidé d'arrêter le travail sans pour autant nous prévenir», nous expliquent certains travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) rencontrés à la gare Agha d'Alger. «Nous sommes extrêmement surpris par ce débrayage inattendu enclenché par les cheminots qui ont refusé catégoriquement d'assurer le service minimum, ajoutent-ils . D'ailleurs, selon un chef de traction, «il y a eu même une tentative pour faire marcher les trains à destination des grandes villes si ce n'est l'intervention des mécaniciens qui ont bloqué le trafic à partir du dépôt d'Alger». Les grévistes réclament «le règlement du problème de garde» , nous a indiqué un cheminot ayant requis l'anonymat. Nous ne pouvions pas laisser traîner les choses. .... la tutelle est censée se mobiliser une fois pour toute pour prendre en charge les problèmes soulevés par les syndicats de la SNTF, réclame un autre cheminot. Il est temps de mettre fin à de nombreux débrayages qui ont marqué le secteur et ayant perturbé à moult reprises la circulation ferroviaire en provoquant d'énormes inquiétudes chez les usagers sans compter les pertes colossales d'argent que subit l'administration. Lors d'un tour effectué à la gare Agha , nous avons constaté sur place qu'aucun train n'a bougé du quai. Les guichets étaient complètement vides et même les agents de sécurité qui se trouvaient habituellement devant l'entrée de cette gare étaient absents. Bien entendu, les gens ont eu écho du mouvement de protestation et du coup, ils étaient contraints d'emprunter d'autres locomotive. Les moins avertis étaient devant la gare pour demander éventuellement s'il y aura une reprise l'après-midi. Amina était complètement désemparée par ce qu'elle devrait rentrer chez elle aujourd'hui à Oran. «Je suis obligée d'attendre mon frère pour me payer un taxi». Ce sentiment de désarroi a été également partagé par Nora qui nous affirme qu'elle «a dû rater son rendez-vous médical à Boumerdès. Ce débrayage n'est pas sans conséquence sur le transport en commun qui a connu durant les premières heures de la matinée une pression inhabituelle. Il était très difficile de trouver une place dans les bus assurant les lignes d'Alger et alentours qui étaient quasiment surchargés. La station du bus de la Côte ( Bir Mourad Rais) étaient noire du monde. Les transporteurs ont du mal à gérer leurs déplacements en raison du grand afflux des voyageurs qui se bousculaient devant les portes des bus. «J'effectue en moyenne 20 mn par train de Boufarik à la station de Caroubier, aujourd'hui je serais sans doute en retard au travail à cause de la grève». Le dernier mouvement de protestation du trafic ferroviaire remonte en date du janvier de l'an dernier où les cheminots avaient décidé de débrayer en guise de solidarité avec leur collègue décédé suite à un accident survenu à hauteur d'un passage à niveau non gardé situé à la sortie est d'Akbou.