Les sanctions annoncées par la ministre de l'Education nationale pour dissuader ceux parmi les candidats que tenterait l'idée de frauder aux examens, semblent diviser les syndicats. Si pour certains d'entre eux ces annonces sont «salvatrices», pour d'autres, au contraire, elles sont «absurdes» et ne servent qu'à démoraliser le candidat et lui faire peur. Quoi qu'il en soit, un mois nous sépare de ces échéances, et c'est sur le terrain que se vérifieront les arguments des uns et des autres. A moins d'un mois de la date de l'examen du baccalauréat 2016, les syndicats soulèvent la problématique des sanctions annoncées par le ministère et devant cibler les fraudeurs aux examens et leur «impact négatif sur l'état psychologique de l'élève, dans la mesure, où ce dernier est contraint de ne même pas bouger sa tête». A ce propos, Kouider Yahiaoui du SNTE, a jugé «inacceptable, absurde et irresponsable de faire pression et faire peur à l'élève à la veille d'un examen alors que la tutelle devait plutôt mettre les moyens de sa politique». Le syndicaliste déplore aussi le fait que jusqu'au jour d'aujourd'hui, «aucun centre d'examen n'a été doté d'un système de surveillance» permettant d'éviter le scénario de la fraude de l'année dernière. Ce syndicaliste qui s'exprimait sur une chaîne de télévision nationale, n'a pas omis de pointer le doigt sur d'autres défaillances en matière de gestion de l'administration ayant à charge de veiller sur le bon déroulement des examens nationaux. Joint au téléphone ce matin, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane ne partage pas entièrement l'avis de ce syndicaliste. «Nous n'avons pas besoin d'installer des caméras dans les salles d'examen !», a-t-il dit. Selon lui «les mesures prises contre la fraude par la tutelle sont salvatrices des futurs cadres algériens. Nous aurons demain affaire à un médecin qui doit être à la hauteur de cette mission noble. Nous sommes pour la rigueur et pour la discipline !», a-t-il soutenu. En résumé, il dira que «ce sont des mesures dissuasives dans la mesure où elles sont conformes à la loi qu'il faut appliquer». Interrogé sur la fraude, Meziane Meriane a estimé que «le phénomène de la triche est alarmant» et qu'on doit l'«attaquer à la racine», soulignant que «la primauté doit être accordée à l'effort et au travail pour garantir la réussite au baccalauréat». La conscience des enseignants et des élèves devrait primer, a-t-il assuré. Concernant les conséquences néfastes de la sanction contre l'élève, notre interlocuteur a rétorqué qu'un «élève sérieux ne peut pas être traumatisé pour la simple raison qu'il compte sur son travail et non sur la triche». Pour lui cependant, «l'enseignant doit surveiller l'élève s'il est en possession d'un portable ou s'il est doté d'Internet et non pas l'exclure pour un oui ou pour un non». L'administration a aussi le rôle de prévenir contre ce genre de situation (portable, 3 G...). Nouria Benghebrit a appelé les surveillants à faire preuve de vigilance et à accomplir au mieux leur mission, précisant qu'il y a trois surveillants et un observateur au niveau de chaque classe où composent 20 élèves. La ministre de l'Education nationale a promis aux éventuels candidats à la «triche» pour le bac 2016 (29 mai-2 juin) des sanctions très sévères, allant jusqu'à cinq années d'interdiction de passage de cet examen, un sésame pour les études supérieures.